Tunisie : Les opposants de la « réconciliation économique » dans la rue
Les opposants au projet de loi dite de « réconciliation économique », ont manifesté samedi dernier à Tunis et dans d’autres villes du pays, leur opposition à ce projet de texte.
Ils estiment qu’une telle amnistie serait tout simplement anticonstitutionnelle, et ont scandé des slogans comme « c’est la justice qui pardonne (ou pas) ».
Ce projet de loi, s’il venait à être adopté, il légaliserait, selon l’opposition, une sorte d’amnistie pour les grosses fortunes qui se sont constituées au temps du président déchu Zine El Abidine Benali. Les autorités actuelles en Tunisie affirment vouloir réinjecter des milliards de Dinars tunisiens dans l’économie en légalisant les grosses fortunes amassées de façon illégale.
Une explication qui ne convainc pas les opposants à cette loi, dont la centrale syndicale tunisienne UGTT et les partis de gauche (Front populaire etc.)
Le projet de loi « ne saurait être accepté dans sa version actuelle » et qu’il nécessitait « une révision fondamentale de certains de ses articles pour introduire la notion de reddition des comptes afin d’éviter la récidive en l’absence de véritables châtiments » a déclaré le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Bouali Mbarki.
Malgré l’interdiction de la manifestation par les autorités au nom de l’état d’urgence, un millier de manifestants ont défilé samedi sur l’avenue Bourguiba, au centre de Tunis, pour dénoncer la « réconciliation économique ».
Dans d’autres villes du pays, à Sfax, Kasserine, Sidi Bouzid, etc., des manifestants sont également sortis, à l’appel des partis de l’opposition et des unions locales de l’UGTT, pour les mêmes motivations.
Pour rappel, ce projet de loi, a été envoyé au parlement en août dernier par le gouvernement de Habib Essid.