L’Afrique sous le poids des coûts du transfert d’argent
La semaine africaine du développement a pris fin ce dimanche à Addis-Abeba, après avoir permis la discussion, une semaine durant, des questions relatives au développement du continent et à la mobilisation des fonds pour booster la croissance continentale.
Ce dimanche lors du panel sur le thème « Abaisser les couts de transferts de fonds : Le Rôle du gouvernement et des Banques centrales », le directeur exécutif par intérim de l’Institut africain pour les envois de fonds, Amadou Cissé a révélé qu’il est « plus cher d’envoyer de l’argent en Afrique que partout ailleurs dans le monde ».
Les coûts actuels des transferts d’argent en Afrique, sont de l’ordre de 8,52% contre une moyenne mondiale de 7,3%, a relevé M. Cissé qui souligne au passage que la hausse de ces coûts fait que « les migrants choisissent d’envoyer leur argent par les canaux non officiels ».
Il explique que « cette pratique rend plus difficile le travail des Banques centrales pour tracer le flux des transferts d’argent, annihilant ainsi toutes possibilités pour les gouvernements africains de tirer un maximum de profits de ces importants fonds ».
« Réduire les couts de transferts d’argent en Afrique est devenu une urgence », a plaidé Hailu Kinfe, Consultant à l’Institut africain pour les envois de fonds et auteur de l’étude présentée lors du panel.
« L’Afrique pourrait épargner 1,4 milliard de dollars s’il parvenait à fixer à 5%, le taux de transfert des envois sur le continent », a fait noter Hailu Kinfe. Ce qui conduira à un meilleur système de contrôle du circuit du marché des envois d’argent par les pays africains, a-t-il estimé.
En 2015, les migrants africains ont transféré vers le continent, plus de 66 milliards de dollars.