Sommet en demi-teinte du monde arabe à Nouakchott
Le 27ème sommet de la Ligue arabe s’est tenu ce lundi dans la capitale mauritanienne et devait se focaliser particulièrement sur les questions sécuritaires.
Les différentes crises qui secouent le monde arabe, notamment au Yémen, en Irak, en Libye, en syrie, en Somalie, ainsi que le projet d’une «force» arabe commune, principe adopté en mars 2015, à Charm-el-Cheikh en Egypte, étaient à l’ordre du jour de cette rencontre au sommet qui était initialement programmée pour deux jours mais elle a été finalement écourtée d’un jour. Ce sommet annuel s’est tenu en demi-teinte et ne s’est soldé par aucune décision notoire en l’absence des poids lourds du monde arabe. Seuls six chefs d’Etat arabes, dont le président tchadien, Idriss Déby qui était invité sous la casquette de président en exercice de l’Union Africaine, ont fait le déplacement en Mauritanie.
Les dirigeants arabes réunis à Nouakchott, ont également discuté de projets économiques et sociaux se rapportant notamment au marché commun arabe et à l’union douanière.
Ce sommet de la Ligue arabe qualifié de « réduit » a connu la participation des émirs du Koweït et du Qatar ainsi que les présidents du Yémen, du Soudan, des Comores et de Djibouti, mais sans les poids lourds saoudien et égyptien et marocain. Des pays comme le Liban et la Libye, qui n’ont pas de président, ont été représentés par leur Premier ministre. Ce qui aboutit à une participation « moyenne » dans les annales des sommets arabes, d’après des spécialistes.
Dans son message lu par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, le Roi du Maroc Mohammed VI, est revenu sur l’inéluctable nécessité de s’unir pour défendre l’option de gagner le pari civilisationnel qu’est la construction de l’État moderne, fondé sur la citoyenneté, le droit et l’attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté nationale.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a de son côté dénoncé « la violence aveugle des terroristes » et « les interventions extérieures qui alimentent l’instabilité dans le monde arabe ». Il a donc appelé à des solutions politiques pour les conflits en Syrie, en Libye et au Yémen, pour permettre au monde arabe « d’envisager le développement durable » dans la stabilité.
Le président Tchadien Idriss Deby Itno a de son côté salué le principe de la création d’une « force arabe commune, comme c’est le cas pour l’UA » et prôné des investissements arabes en Afrique qui favoriseraient « une plus grande complémentarité entre les deux mondes voisins et solidaires ».