Kenya : Démission du président de la commission anti-corruption pour confit d’intérêts

Kenya : Démission du président de la commission anti-corruption pour confit d’intérêts

philip-coruptionLe président de la Commission d’Ethique et anticorruption (EACC) du Kenya Philip Kinisu a déposé sa démission mercredi, suite à une enquête réclamée par le parlement pour de présumés conflits d’intérêts portant sur l’obtention de contrats publics par une société appartenant à sa famille.

« J’ai remis aujourd’hui ma démission du poste de président de l’EACC à son Excellence le Président », a indiqué Philip Kinisu dans un communiqué, assurant que sa présence à la tête de l’EACC était devenue impossible.

Mardi, les députés kényans avaient adopté un rapport parlementaire recommandant la formation d’un tribunal devant déterminer si M. Kinisu devait être démis de ses fonctions.

La démission de M. Kinisu signifie que le président kényan Uhuru Kenyatta ne sera pas tenu de former un tribunal pour statuer sur son maintien ou non à la tête de l’EACC.

« Des ressources et une attention publiques importantes sont consacrées à cette affaire plutôt qu’à la lutte contre la corruption », a soutenu M. Kinisu, expliquant avoir démissionné pour que « l’attention soit consacrée à la lutte contre la corruption comme il se doit ».

Philip Kinisu clame toutefois son innocence, assurant que si Esaki Limited appartient bien à sa famille et est gérée par son épouse, il a démissionné en 2008 du poste de directeur de la société, soit 7 ans avant sa nomination à l’EACC, en 2015. Mais des documents en possession des députés kényans démontreraient qu’il est resté directeur d’Esaki jusqu’en juin de 2016.

Au centre de la polémique, une société appartenant à sa famille, Esaki Limited, qui a en effet obtenu des contrats lucratifs auprès d’organisations gouvernementales, notamment le Service national pour la jeunesse, au cœur d’un scandale de corruption.

Kinisu avait été nommé à la tête de l’EACC après le limogeage de son prédécesseur, Mutumo Matemu, tenu responsable de « dysfonctionnements » au sein de l’EACC, alors minée par des rivalités internes, des soupçons de détournements et des accusations d’inaction.

Agnès Molitor

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