Le Nigeria recourt à des emprunts auprès d’institutions internationales
En récession après avoir perdu son titre de première économie d’Afrique, le Nigeria va emprunter auprès de quatre entités financières internationales pour relancer son économie.
C’est dans un contexte de manque cruel de devises étrangères, que la présidence nigériane a annoncé jeudi l’approbation d’un plan d’emprunts internationaux.
Les emprunts recherchés, dont le montant total n’a pas été indiqué, seront « à bas coût et long terme (1,25% sur 20 ans) » avec la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque chinoise Exim et l’Agence de coopération internationale du Japon.
Ces emprunts, selon le gouvernement, qui doivent relancer l’économie du pays, seront essentiellement destinés aux secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des mines et de la santé.
Une euro-obligation sera également émise « en temps utile » et il reviendra au parlement de valider le plan financier de la présidence, a tweeté le cabinet de Muhammadu Buhari.
Le Nigeria est entré officiellement en récession, après deux trimestres consécutifs de repli du PIB, selon les chiffres du Bureau national des Statistiques (NBS).
Le Nigeria, dont le budget public dépend à hauteur de 70% des recettes pétrolières, n’a jamais diversifié son économie en 50 ans d’extraction et souffre de plein fouet de la chute des cours du baril, depuis la mi-2014.
Les attaques régulières de groupes armés sur les infrastructures pétrolières depuis le début de l’année ont également fait chuter la production du pays.
Le président Buhari a dénoncé aussi la situation économique dont il a héritée du gouvernement précédent, avec une trésorerie «virtuellement vide», et des sommes «faramineuses» pillées par des politiciens corrompus.
Malgré une situation économique difficile, le budget fédéral voté mi-2016 après des mois de négociations, a atteint une somme record 19,4 milliards de dollars, pour stimuler la croissance.
La directrice générale du FMI Christine Lagarde, en visite au Nigeria en janvier, avait alors estimé que le pays n’avait pas besoin de financement extérieur, mais aujourd’hui la situation semble la contredire.