RDC : Greenpeace Afrique salue l’annulation de trois licences d’exploitations forestières
La République démocratique du Congo vient d’annuler trois licences d’exploitations forestières délivrées illégalement en 2015, à la satisfaction de l’organisation environnementaliste Greenpeace Afrique, qui a salué l’annulation mais a exhorté les autorités congolaises à prendre des mesures complémentaires pour punir les coupables.
Dans un communiqué rendu public jeudi, Greenpeace estiment que ces trois contrats ont été accordés en violation d’un moratoire sur l’attribution de nouvelles concessions d’exploitation forestière industrielle datant de 2002, et leur annulation est plus que légale. Cette étape « était une priorité mais il faut aller plus loin, étant donné l’implication d’officiels au plus haut niveau dans la dissimulation de ces violations du moratoire », ajoute le texte.
Pour « rétablir sa crédibilité le gouvernement aurait dû envoyer un signal clair qu’il ne tolérerait pas que les auteurs de ces actes criminels restent impunis et qu’il renforcerait son contrôle sur le moratoire », écrit l’ONG. Dans un rapport publié en juillet, l’organisation écologiste avait accusé l’ex-ministre de l’Environnement congolais Bienvenu Liyota Ndjoli d’avoir attribué mi-août 2015, trois concessions forestières à deux sociétés chinoises.
Greenpeace avait également reproché à l’actuel ministre de l’Environnement congolais, Robert Bopolo, d’avoir « signé des ordres de mission dans les concessions illégalement attribuées ». Après ces révélations, M. Bopolo avait annoncé qu’il allait annuler ces permis. Greenpeace note que c’est chose faite depuis la parution d’un arrêté ministériel au Journal officiel en septembre.
En mars, M. Bopolo avait déclaré que les autorités congolaises envisageaient de mettre fin à ce moratoire dans l’intérêt financier de la RDC, qui fait face à l’effondrement de ses recettes provenant de l’exportation des minerais. Plusieurs ONG de défense de l’environnement s’inquiètent de l’accélération du rythme de la déforestation en RDC depuis quelques années, due essentiellement aux coupes artisanales (exploitation illégale de charbon de bois et agriculture sur brûlis).
La RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie, avec une biodiversité très riche. La RDC possède 86 millions d’hectares de forêt dont près de 60 sont potentiellement exploitables.