Le patron de la BCEAO défend le F.CFA
Le Gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) Tiémoko Meyliet Koné est sorti de son mutisme, pour recadrer le débat qui circule ces dernier temps, autour du Franc CFA et défendre la monnaie commune à quatorze pays africains.
Dans une interview accordée au magazine «Jeune Afrique», Tiémoko Meyliet Koné déplore le fait que les critiques ne soient pas toujours «appuyées par des études scientifiques crédibles».
Pour le gouverneur de la BCEAO, les critiques contre le F.CFA relève de la méconnaissance des textes qui régissent cette communauté économique et monétaire, et surtout celle du rôle de la France et du Trésor français dans le système monétaire en vigueur dans cet espace. Il souligne que, contrairement à ce qui est véhiculé, « ce n’est pas l’ancienne puissance colonisatrice qui gère le F.CFA».
«Cette monnaie aujourd’hui tant décriée a permis à l’Union de traverser des crises et permet aux États membres de réaliser de bonnes performances économiques. Ainsi, le taux de croissance du PIB de la zone UEMOA qui est à hauteur de 7% constitue la plus forte progression de tout le continent africain », a indiqué le Gouverneur de la BCEAO.
Reconnaissant des défaillances dans le dispositif monétaire actuel, il s’est interrogé que s’il ne fallait pas faire évoluer le dispositif ? « Ce sont les besoins des économies qui dictent la politique monétaire à adopter », a laissé entendre M. Koné. Il a souligné au passage, l’importance de bien comprendre que l’objectif principal des pères fondateurs de ce dispositif visait à créer une zone de solidarité monétaire en vue de garantir une «monnaie stable et convertible, indispensable à une croissance durable».
«La France assure la convertibilité illimitée du franc CFA. En contrepartie, une partie (50 %) des réserves de change des banques centrales de la zone franc est déposée sur un compte auprès du Trésor français », a expliqué M. BCEAO. «Le franc CFA est une monnaie africaine, gérée par des Africains », a-t-il martelé.