Les startups au Cameroun ont du mal à décoller
Plus de 70% des entreprises créées de 2010 à 2015 au Cameroun, n’avaient pas survécu au mois de mai 2016, révèlent les statistiques du Centre camerounais d’analyse et de recherche sur la politique économique et sociale (CAMERCAP-PARC).
« L’absence d’assistance, la peur, la recherche du gain facile ou encore le mauvais encadrement des jeunes entrepreneurs », sont cités, dans un rapport dudit centre, comme facteurs expliquant la non pérennité des activités des 2/3 des 40502 entreprises créées au Cameroun depuis 2010.
L’analyse des caractéristiques démographiques des PME a révélé que le taux de survie moyen des entreprises créées est de 27,7%, cinq ans après leur création, détaille l’étude. « Au Cameroun, 72,24%, des entreprises créées depuis 2010 sont inexistantes dans le fichier de la Direction générale des impôts de mai 2016 », peut-on lire, dans le rapport. « N’étant pas connues de l’administration fiscale, nous admettons qu’une telle entreprise n’a pas d’existence légale, donc ne vit plus », explique le rapport.
« Le taux de survie est plus élevé dans les secteurs de la transformation industrielle (66,4%) ou des activités agropastorales (46,8%). À l’inverse, ce sont les PME de services et du BTP qui résistent le moins bien avec un taux de réussite de 23,7% pour le premier et de 25,8% pour le second »fait noter le rapport.
Des disparités régionales sont aussi observées, souligne le centre. Ainsi, les entreprises créées à Douala, la capitale économique du pays, bénéficient d’un environnement plus favorable et enregistrent un taux de survie de 58,65% contre 8,02% à Yaoundé, la capitale administrative. « Le profil des entreprises créées à Yaoundé révèle que ces dernières sont plus actives dans les activités de prestations de services, qui sont davantage exposées au risque de cessation d’activité », observe le rapport du CAMERCAP-PARC.
L’enfant pauvre, c’est l’entreprenariat féminin, avance cette étude. « Les entreprises créées par des femmes résistent encore moins bien puisqu’elles enregistrent un taux de survie de 22,09% contre 29,58% pour les hommes », poursuit le document qui ne détaille pas les raisons de cet échec, ni les secteurs d’activité dans lesquels les femmes s’investissent le plus.