Zambie : Possibilités de financement budgétaire, faibles et limitées (S&P)
Les possibilités de financement budgétaire de la Zambie seraient « faibles et limitées » selon l’agence Standard & Poor’s. L’agence de notation vient de tirer la sonnette d’alarme sur l’endettement de Lusaka dont l’ardoise nette serait équivalente à 55% du PIB, alors que la capacité d’importation du pays ne dépasserait pas les 3 mois.
L’agence de notation pointe du doigt la situation des finances publiques qu’elle juge alarmante. En effet, Lusaka ne disposerait que « de faibles possibilité de financement budgétaire », alors que le financement de la dette extérieur a été jugé « prohibitif » par S&P, ce qui limite la capacité bancaire zambienne.
Pour l’agence de notation, les recettes publiques n’auraient pas connu une augmentation significative en 2017. Une situation qui pousse S&P a révisé ses prévisions de croissance économique à la baisse, alors que les dépenses en intérêts mobilisent une part croissante des recettes de Lusaka. Ces dernières devraient atteindre 21% des recettes publiques en 2017. Le poids de la dette intérieur est également à prendre compte, vu qu’elle est estimée à 1% du PIB pour l’exercice en cours. S’y ajoutent les paiements de coupons en euros qui sont également estimés à 1% du PIB, analyse l’agence.
Devant une telle situation S&P propose une politique d’austérité doublée d’un long processus de réformes structurelles. L’agence de notation s’attend également à la mise en place d’un programme de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI) pour épauler Lusaka courant 2017. Ce programme, selon l’agence devrait « apporter un soutien financier et un ancrage politique ferme », à la Zambie.
L’agence de notation a également signifié sa confiance aux autorités zambiennes en termes de respect des échéances. Des remboursements qui devraient être effectuées en détournant des recettes affectées à d’autres postes budgétaires, voire même en demandant un prêt intermédiaire à la banque centrale. Cette dernière option reste peu probable, sachant que Lusaka a presque atteint le maximum autorisé par sa banque centrale en matière de prêts-relais.