La BCEAO bloque les transferts Orange Money vers la France
La Banque centrale des états d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a bloqué les transferts d’argent opéré par Orange Money entre les pays de la zone monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la France. Le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les trois pays concernés.
Selon la BCEAO, ce service de transfert de fonds hors de l’Union monétaire ouest-africaine n’est pas autorisé. « Seules les banques ont le droit de le pratiquer », a rappelé la banque centrale.
Ce sont des campagnes de publicité payées par Orange dans la presse pour annoncer ce nouveau service qui auraient mis la puce à l’oreille de la Banque centrale. La BCEAO a envoyé une mission de contrôle en novembre à Abidjan et s’est aperçue que le produit était opérationnel.
La réaction de la BCEAO a été simple. Depuis la mi-février, l’institution a bloqué tous les transferts cers la France. « Il ne s’agit pas de pénaliser Orange. Mais seules les banques sont autorisées à faire ce genre d’opération hors de notre zone monétaire », explique la BCEAO.
En effet, depuis 2016, Orange a reçu trois agréments pour pouvoir émettre de la monnaie électronique au Sénégal, au Mali et en Côte d’Ivoire. Mais cet argent ne peut pas être transféré en France par exemple. « Orange a probablement mal interprété nos textes », nuance un expert de la Banque centrale.
Contrairement aux banques, les entités comme Orange Money n’ont pas de comptes ouverts à la BCEAO. Le nouveau service de transfert ne devrait donc pas être débloqué, à moins qu’Orange « décide de créer une banque », conclut un expert de la BCEAO.
En effet, l’institution réserve cette prérogative aux banques pour mieux contrôler les flux financiers. Cela permettrait d’éviter la fuite des réserves de change ou encore de combattre le blanchiment. Les sociétés capables d’émettre de la monnaie électronique comme Orange Money ont été agréées pour se rapprocher des populations, pour des montants plus modestes et des opérations plus faciles, précise la banque dans ses explications.