La BAD, pas en très bonne santé

La BAD, pas en très bonne santé

L’agence de notation Fitch a révisé le 1er août dernier, la note AAA de la Banque africaine de développement (BAD), de «perspective stable en négative », en raison de l’augmentation de l’endettement de la Banque africaine pour financer ses décaissements en hausse.

Le maintient du triple A reflète le soutien, en cas de besoin, des 80 membres régionaux et non régionaux de la BAD, explique l’agence de notation.  « Mais, à partir de 2019 et à moins d’une augmentation significative du capital ou de réduction significative de la dette, écrit Fitch, l’encours de la dette ne sera pas couvert par le capital ». « La solvabilité de la banque reste bonne malgré tout », affirme l’agence.

Parlant de la capitalisation, Fitch fait noter que « si elle est importante, la capitalisation de la BAD a nettement décliné, comparée au niveau de ses engagements ».

Quant à la génération du capital en interne (organique), elle est affectée par les faibles taux d’intérêt des placements et le coût élevé de l’opération de relocalisation à Abidjan, analyse Fitch.

Selon l’agence, le ratio fonds propres sur actifs a, quant à lui, chuté à 23% et devrait encore se détériorer dans les années à venir.

L’exposition de la BAD aux risques demeure relativement basse quoique, le changement de la base d’allocation de crédit ait augmenté l’exposition sur les pays dits pauvres, rassure l’agence.

La BAD est aussi exposée aux pays exportateurs de pétrole comme l’Angola, frappée en ce moment par une crise de liquidité, et certains pays d’Afrique du Nord sous pression comme l’Egypte, poursuit Fitch.

Tout n’est pas aussi noir rassure l’agence de notation, précisant que le réajustement  a diversifié le portefeuille de la banque avec la part des cinq gros clients qui s’est réduite de 54 à 36% de l’encours global entre 2014 et 2016.

L’agence de notation pointe en outre la forte exposition de la banque au secteur privé qui représentait 24,5% de ses engagements à la fin 2016. Le taux des impayés de ce pôle privé est d’environ 9%, ajoute l’agence.

Martin Levalois

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