Les accusations de Messahel contre le Maroc une insulte à l’intelligence des Africains
Le ministre algérien des affaires étrangères, Abdelkader Messahel a accusé vendredi dernier, le Maroc de trafic de drogue en Afrique, portant par ricochet, un coup dur à l’intelligence des dirigeants et des administrations africaines.
Le ministre algérien qui était l’invité du panel “Diplomatie économique, développement des exportations, accords de libre-échange, relations commerciales avec les pays africains», un Forum du patronat algérien, a en effet accusé la compagnie aérienne marocaine «RAM» de transporter du Haschisch au lieu de passagers et les banques marocaines établies en Afrique, de blanchir l’argent du narcotrafic, comme si les pays africains étaient des états de non droit et complètement dépourvus de services de contrôle adéquats.
Plus grave encore, Messahel a assuré dans ces accusations, que ce sont «des chefs d’Etat africains qui le disent».
Le lendemain, le Maroc a vivement protesté contre l’attaque hallucinante et grotesque du chef de la diplomatie algérienne. Il a rappelé son ambassadeur à Alger pour consultations et convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie au Maroc, pour lui demander des explications sur les accusations de Messahel.
La sortie très maladroite de ce dernier n’a pas laissé de marbre le corps diplomatique africain accrédité à Rabat, qui par la voix de son doyen, l’ambassadeur centrafricain, Nimaga Ismaila, s’est tout simplement dissocié des déclarations «osées», «incompréhensibles» et qui ne font «qu’envenimer la situation», du ministre algérien des A.E.
L’ambassadeur Nimaga Ismaila a souligné que «les chefs de mission des pays africains ont pris acte avec étonnement de ces déclarations qui émanent de la voix la plus autorisée des autorités algériennes».
Le doyen du corps diplomatique africain a ainsi qualifié «d’osée», l’imputation par le ministre algérien de ses propos à des chefs d’Etat africains, précisant que ces derniers ne manqueront pas à l’occasion de leur prochaine réunion à Addis-Abeba, d’exiger des «explications» à ce sujet.
Pour Ismaila, les déclarations du ministre algérien sont d’autant plus incompréhensibles «qu’au sein de l’Union Africaine, c’était par la voix unanime que les chefs d’Etats africains ont salué le retour du Maroc, ou plutôt la régularisation de sa situation, parce que le Maroc n’a jamais quitté sa famille».
Le diplomate centrafricain a de même, relevé la coïncidence des propos diffamatoires de Messahel avec la tournée qu’effectue dans la région, le médiateur de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler, qui a-t-il dit, «sera le témoin oculaire de ce qui peut entraver ses démarches».
«La politique africaine du Maroc se porte très bien», a-t-il conclu, rappelant que les chefs d’Etat africains «fondent beaucoup d’espoir quant au fait que le retour du Maroc à l’UA contribuera à la consolidation des capacités de l’union, vers une prise en charge réelle, définitive et pour que l’Afrique reste unie».