Le Burkina Faso inaugure la plus grande Centrale solaire d’Afrique de l’Ouest
Le Burkina Faso a inauguré mercredi « la plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’Ouest », une première dans ce pays qui veut se tourner vers les énergies renouvelables, pour combler le déficit qui l’oblige à importer de l’électricité du Ghana et de la Côte d’Ivoire.
Erigés sur une superficie de 55 hectares sur le site de Zagtouli, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Ouagadougou, la capitale, les 129.600 panneaux de la centrale de 260 watts chacun et produisent 33 mégawatts d’énergie.
L’ouvrage doit être inauguré officiellement par les présidents burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et français Emmanuel Macron, en visite dans le pays.
« Depuis six semaines, la centrale est en phase d’essai avec une production de 14 MW, et elle atteindra le pic des 33 MW courant décembre, sous réserve du niveau d’ensoleillement », a indiqué le responsable de la construction, Stéphane Nosserau.
« C’est la plus grande centrale de l’Afrique de l’Ouest en termes de capacité installée », s’est réjoui le chef du projet de construction de cette centrale solaire, Saidou Nana.
Elle permettra d’offrir plus d’énergie à la population en injectant chaque année sur le réseau de la Société nationale d’électrification (Sonabel) 56 gigawatts, soit 5% de la production actuelle, issue des centrales à fioul.
« Nous importons aussi de l’énergie à partir de la Côte d’Ivoire et, à un moment, il y avait des difficultés d’approvisionnement. C’est ainsi qu’on a décidé avec les bailleurs de fonds de doter la Sonabel d’une source d’énergie à partir des panneaux solaires photovoltaïques afin de répondre aux besoins de la population qui s’accroissent de 13% chaque année », a-t-il expliqué.
La centrale devrait aider à « réduire les délestages » très fréquents dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, où l’électricité demeure une denrée rare pour plus de 80% de la population, a souligné Nana.
Cofinancée par l’Agence française de développement (22,5 millions d’euros) et l’Union européenne (25 millions d’euros), la centrale solaire de Zagtouli est la première d’une série de centrales dans ce pays où la majorité des 19 millions d’habitants n’ont pas accès à une électricité fiable, surtout pendant la période de fortes températures.
L’énergie produite par la centrale solaire de Zagtouli coûtera environ 45 Francs CFA (7 centimes d’euro) le kilowatt/heure (KWH) et sera ainsi trois fois moins chère que l’électricité produite par les centrales thermiques, qui coûte 145 francs CFA, a précisé le directeur d’exploitation de la Sonabel, Daniel Sermé.
Pays très ensoleillé, le Burkina envisage, d’ici à 2030, de couvrir 30% de ses besoins en électricité avec le solaire, avec 5,5 kilowatts/heure par mètre carré et par jour.