La défense de Jean-Pierre Bemba accuse d’impartialité les juges de la CPI
La défense du Congolais Jean-Pierre Bemba, condamné pour crimes de guerre, a demandé mardi à la Cour pénale internationale (CPI) d’annuler le jugement de première instance, évoquant «un manque d’impartialité».
L’ancien vice-président de la RDC, condamné en juin 2016 à 18 ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, avait fait appel du jugement, tout comme l’accusation, qui avait réclamé « au moins 25 ans de prison » en première instance.
Son avocat, Peter Haynes, a affirmé mardi en audience que les juges avaient choisi d’ignorer un grand nombre des preuves présentées par la défense, citant notamment, le témoignage d’un officier français à la retraite, le général Jacques Seara, qui a affirmé aux juges que Bemba ne commandait pas ses troupes quand elles ont commis les crimes dont il est accusé.
Selon Me Peter Haynes, « il existe une base raisonnable permettant de craindre un manque d’impartialité de la part de la chambre de première instance ».
Reconnu coupable en vertu du principe de « la responsabilité du commandant », M. Bemba avait été condamné à la peine la plus lourde jamais imposée par la Cour basée à La Haye. Ce jugement était également le premier de la CPI à mettre l’accent sur le recours au viol comme crime de guerre.
L’ancien chef de guerre en RDC devrait s’adresser à la Cour au cours de cette audience prévue jusqu’à lundi. En mars 2017, il avait été condamné à un an de prison et 300.000 euros d’amende pour subornation de témoins dans le cadre de son procès pour crimes de guerre.
Ce riche homme d’affaires devenu chef de guerre, a été jugé responsable de vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en Centrafrique voisine entre octobre 2002 et mars 2003. Ses soutiens et partisans estiment qu’il doit être lavé de toutes les charges qui pèsent sur lui.