Les banques algériennes appelées à plus d’innovations pour combattre l’informel
Les banques algériennes doivent innover en adoptant de nouveaux instruments financiers afin de faire face à une conjoncture marquée par la rareté de la ressource et une croissante demande interne de devises et de liquidité.
A l’ouverture d’un symposium sur la place financière algérienne, qui rassemble du 3 au 5 avril à Alger, des responsables de banques publiques et privées, de compagnies d’assurance et d’experts, le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya a appelé les banques à développer de nouveaux instruments pour mobiliser l’épargne notamment celle se trouvant en dehors du circuit bancaire et œuvrer à lutter contre le marché informel.
Il a fait noter que son gouvernement s’attelle actuellement à préparer les conditions légales et réglementaires devant permettre le développement de nouveaux instruments financiers.
Le nouvel ancrage juridique introduit par la loi de finances 2018, relatif à l’émission des soukouks, devrait impliquer les détenteurs des soukouks dans le financement de projets d’infrastructures, a estimé Abderrahmane Raouya.
Comme pour répondre au ministre des finances, le président de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), Boualem Djebbar a indiqué que les banques étaient fin prêtes pour se lancer dans les produits dits alternatifs « dans les plus brefs délais ».
En matière d’inclusion financière, « il y a eu beaucoup de tentatives mais qui ont été sans grand succès», a reconnu le Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Loukal, estimant que l’inclusion financière est restée timide.
«Le système bancaire s’est enfermé dans une situation qui l’a amené, en voulant développer du zèle dans la loi sur la lutte anti-blanchiment, à aller à l’encontre de cette loi », a-t-il laissé entendre.
Ainsi la BA a mis « une frontière imperméable » entre la collecte des ressources, qui devrait être l’objectif essentiel des banques, et le renseignement financier qui doit être du ressort exclusif des instances concernées et non pas une prérogative des banques.