La Tunisie notée « B+ » par Fitch Ratings
L’économie tunisienne est toujours sous le poids de la dette a relevé l’agence de notation Fitch Ratings qui a ainsi confirmé les notes de défaut émetteur à long terme en devises étrangères de la Tunisie à « B+ », en révisant la perspective de stable à négative.
« La note de la Tunisie est plombée par une dette publique et extérieure élevée et croissante, reflétant de larges déficits jumeaux, une croissance économique modérée et une dynamique de réforme peu dynamique, dans un contexte de tensions sociales et politiques », écrit Fitch Ratings, pour justifier la note.
L’agence poursuit que la révision de la perspective à négative reflète les pressions accrues sur les finances extérieures et la grande incertitude entourant la capacité du gouvernement à faire avancer les politiques requises pour réduire les déséquilibres macroéconomiques.
Comme facteur favorisant cette situation, l’agence de notation cite la lenteur des réformes fiscales largement impopulaires et les pressions à la hausse persistantes sur les salaires, précisant qu’elle entraîneront un écart d’épargne et d’investissement persistant.
Le rebond des cours du pétrole et le resserrement des conditions de financement en dollars américains sur les marchés internationaux augmentent les risques de dégradation des finances publiques et extérieures de la Tunisie, ajoute-t-elle.
En terme de prévisions, Fitch prédit que l’inflation restera bien supérieure à sa moyenne à long terme de 4% dans un avenir prévisible. La croissance du PIB atteindra en moyenne 2,7% en 2018-2019, en hausse par rapport à 1,5% en 2016-2017. La production agricole devrait connaître une forte croissance et la reprise de la demande extérieure soutient l’activité manufacturière.
À moyen terme, le resserrement des politiques budgétaires et monétaires, les pressions sur le pouvoir d’achat et la hausse des coûts des intrants, vont de plus en plus peser sur la demande intérieure en Tunisie, relève l’agence de notation.
La dette publique progressera à un rythme plus lent que les années précédentes, atteignant 75% du PIB en 2019. Avec 70% de la dette libellée en devises, la trajectoire de la dette est très vulnérable aux fluctuations du taux de change ».