Tunisie : La loi de finance 2019 fait grincer des dents
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) de la Tunisie a adopté, lundi soir, le projet de loi de finances pour l’année 2019, par 113 voix pour, 36 contre et 11 abstentions, à l’issue de l’examen et de l’adoption des nouveaux articles additionnels.
Le texte à peine adopté rencontre des contestations. Après les avocats qui protestent contre l’article 34 relatif au secret professionnel, ce sont les banquiers qui ne digèrent pas l’impôt exceptionnel de 1% sur le chiffre d’affaires des banques.
Dans un communiqué, l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) dit marquer «son désaccord sur le vote opéré à la Chambre des Représentants du Peuple aggravant la taxation des revenus des banques et des établissements financiers par l’institution d’un impôt exceptionnel de 1% sur le chiffre d’affaires ».
Cette mesure, argumente l’APTBEF, vient en contradiction avec la stratégie arrêtée dans le cadre d’un consensus qui a retenu de ne pas inclure dans la loi des finances de l’année 2019 des nouvelles dispositions aboutissant à une augmentation des impôts.
«Cet impôt a été voté d’une manière surprenante sans aucune consultation préalable avec la profession bancaire et sans examen de ses effets sur l’équilibre financier des banques et des établissements financiers», déplore l’association.
De surcroit, l’APTBEF estime que la mesure vient augmenter les impôts déjà très élevés appliqués au système bancaire et financier, ce qui porte la pression fiscale du secteur à un nouveau record déjà considéré comme étant l’un des plus élevés au monde.
Selon les explications des autorités tunisiennes, cet impôt supplémentaire contribuera principalement au règlement du déficit des régimes de retraite.