Des affrontements entre éleveurs et cultivateurs tchadiens font onze morts
Onze personnes ont trouvé la mort dans des affrontements violents ayant opposé des éleveurs nomades et des cultivateurs sédentaires dans le sud du Tchad, annoncé hier mercredi, le gouverneur de la province tchadienne du Moyen-Chari (Sud), Abbadi Sahir.
Le gouverneur a précisé dans un entretien téléphonique avec l’AFP, que les hostilités ont éclaté lundi dans le canton de Koumogo, quand les animaux d’un éleveur ont dévasté un champ. Les confrontations entre les deux clans ont fait deux morts dans le camp des éleveurs et huit chez les cultivateurs. Un autre éleveur a succombé à ses blessures hier mercredi dans un hôpital de la province.
Un chef traditionnel local, qui a requis l’anonymat, a confirmé ce bilan ainsi que les circonstances de l’affrontement, précisant qu’un éleveur a été tué après la destruction du champ par ses bestiaux et que les nomades ont attaqué en représailles avec des armes à feu, tuant huit personnes parmi les cultivateurs.
Le gouverneur a annoncé avoir « réglé le problème » et amené les deux communautés à se parler. Le chef traditionnel a appelé les forces de l’ordre pour ramener le calme.
Les conflits entre éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires au Tchad, comme dans plusieurs autes pays africains comme le Nigeria ou encore la Centrafrique, accentués par la sécheresse et la pression démographique, dégénèrent souvent en violences meurtrières.
C’est ce type d’affrontements qui avait conduit le président Idriss Déby Itno à décréter l’état d’urgence le 18 août dernier dans deux provinces orientales du Sila et du Ouaddaï, situées à la frontière entre le Tchad et le Soudan, où ont été tués des dizaines de personnes depuis le 9 août. Décrété pour trois mois, cet état d’urgence prévoit notamment la saisie des armes et la présence de forces militaires.