Algérie : 60% des entreprises du secteur du BTP en «congé technique»
Tous les secteurs de l’économie algérienne s’essoufflent, du fait de la situation politique tendue qui prévaut dans le pays depuis quelques mois, a déploré dimanche, le président de la Confédération des industriels algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, affirmant que «presque 60% des entreprises du secteur du BTP ont arrêté leurs activités ou sont sur le point de le faire».
En l’absence de carnets de commande, plus de la moitié des entreprises du BTP ont été contraintes de cesser leurs activités et de jeter dans la rue un très grand nombre de leurs salariés.
Une situation qui va de mal en pis, relève Ziani précisant que «les opérateurs du secteur du bâtiment et des travaux publics n’ont pas trouvé un interlocuteur pour les écouter». «La crise n’est pas économique mais plutôt politique» qui «influe totalement sur l’économique» a assuré le président de la CIPA.
Le secteur du BTP se trouve dans une situation difficile, en raison de la crise profonde que traverse l’économie algérienne, notamment depuis la chute du prix du pétrole en 2014, année à partir de laquelle, la commande publique a drastiquement reculé, a-t-il rappelé. La situation s’est empirée depuis les manifestions de février dernier pour le changement du régime en place à Alger.
Rappelons que l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a déjà émis une alerte en août dernier, en indiquant que le secteur traverse la situation critique. «Tous les indicateurs sont au rouge », avait averti l’AGEA, précisant que l’industrie de fabrication des matériaux de construction accuse une baisse de production comprise entre 70 et 80%, à cause de l’arrêt de la majeure partie des chantiers du pays.
Selon l’AGEA, plus de 36.000 entreprises du BTP sont menacées de disparition, risquant ainsi de mettre au chômage au moins 175.000 ouvriers du secteur.
Faut-il le souligner, l’emprisonnement des oligarques proches de l’ancien régime, qui détenaient la majorité des marchés publics a provoqué la faillite de nombreuses petites entreprises qui gravitaient autour des grands groupes du secteur dans le pays.