Le Bénin annonce le retrait des réserves de change du franc CFA qui se trouvent en France
Le président béninois, Patrice Talon a annoncé jeudi le retrait des réserves de change du franc CFA qui se trouvent actuellement en France, indiquantqu’elles seraient versées aux «banques centrales partenaires dans le monde».
«Nous sommes tous d’accord pour mettre fin à ce modèle», a déclaré le chef de l’Etat, assurant que «ça va se faire très rapidement», dans une interview accordée à Radio RFI et la chaîne TV France 24.
Soulignant la «valeur psychologique » de ce modèle économique, qui veut qu’une partie des réserves de change du franc CFA soit obligatoirement versée à la Banque centrale de France, le président Talon a jugé que ce modèle doit cesser d’exister.
Le débat autour du franc CFA, crée depuis la colonisation, aujourd’hui arrimée à l’euro, fait rage. Les 14 pays africains qui utilisent cette monnaie doivent déposer 50% de leurs réserves de change dans la Banque de France.
«La zone franc apporte des avantages et des garanties, la stabilité, la prospérité économique. Il y a des attentes, elles se manifestent et nous les entendons. L’initiative doit venir des États membres de la zone franc», a récemment indiqué à Paris, le ministre français de l’Économie, Bruno le Maire, à l’occasion de la réunion des ministres des Finances et des responsables des institutions économiques et monétaires des 14 pays de la zone franc.
Faisant partie d’un ensemble économique plus vaste, les pays de la zone franc en Afrique de l’Ouest ont déjà lancé l’initiative politique de créer leur propre monnaie «l’Eco», qui devrait voir le jour en 2020.
Mais les obstacles sont nombreux. Pour ce faire, huit pays devront en effet abandonner le franc CFA et sept autres leur monnaie nationale. Il s’agit aussi d’avoir des réserves de change couvrant au moins trois mois d’importations, un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB et un taux d’inflation inférieur à 10 %.
Certains experts doutent pourtant de la capacité des États de la zone Franc à respecter ces critères de convergence. Selon certains analystes, la création d’une monnaie unique apparaît comme prématurée et aurait des conséquences incertaines.