CEMAC : Les banques, un frein pour le règlement des opérations à destination de l’étranger
En Afrique centrale, les banques ne facilitent pas le règlement des opérations à destination de l’étranger à leurs clients. C’est le constat fait par la Banque des états de l’Afrique centrale (BEAC). Ainsi dans une circulaire, Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Banque centrale invite les banques opérant dans la sous-région à revoir leur « comportement ».
« Il m’a été donné de constater qu’une documentation excessive et parfois sans lien avec l’objet du paiement est exigée à vos clients, pour le règlement des opérations à destination de l’étranger », lit-on dans cette circulaire signée par M. Tolli. Le gouverneur a donc attiré l’attention des DG des établissements de crédit,opérant au Cameroun, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, en Guinée Équatoriale et au Tchad de la CEMAC, sur cette pratique, qui selon lui, n’avantage guère les économies des pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).
« Une telle pratique concourt au rallongement des délais d’exécution des opérations des clients des banques et par conséquent à la dégradation des indicateurs d’appréciation du climat des affaires dans la zone CEMAC », rappelle le gouverneur de la BEAC.
« L’article 6 du Règlement n° 02/CEMAC/UMAC/CM du 21 décembre 2018 portant règlementation des changes dans la CEMAC, prévoit la liberté des transferts, paiements et règlements des transactions courantes à destination de l’étranger, sous réserve de la justification de l’origine des fonds et de la représentation des documents exigés par la règlementation des changes », écrit-il, en rafraichissant la mémoire des destinataires de la circulaire.
A l’exception des cas des transactions courantes pour lesquelles la règlementation des changes exige une déclaration préalable (cas du transfert des revenus facteurs, article du Règlement sus évoqué) à effectuer auprès de la Banque centrale, aucune autorisation préalable de transferts de fonds ne doit être sollicitée auprès du ministre en charge de la monnaie et du crédit pour l’exécution d’un ordre de paiement, conclut-il.