Maroc : Les grandes surfaces menacent les petits commerces

Maroc : Les grandes surfaces menacent les petits commerces

surfacesLes grandes surfaces présentes au Maroc telles que Acima, Marjane ou encore Label Vie multiplient leurs implantations dans les villes tout en cherchant à se rapprocher davantage des consommateurs. Cette expansion perturbe l’activité des petites épiceries et du commerce de proximité, d’autant plus que certaines de ces grandes surfaces vont jusqu’à redimensionner leurs magasins pour s’installer au cœur même des quartiers résidentiels.
Selon les chiffres du MCINT (Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologies), le commerce de proximité est constitué de 1.27 million de points de vente à travers tout le pays employant en moyenne un minimum de deux personnes par point de vente. Le nombre d’emplois de ce réseau, menacé par les grandes surfaces, s’élève ainsi au minimum à 2.54 millions. C’est pour cette raison que l’UGEP (Union Générale des Entreprises et Professions) a saisi récemment le Conseil de la Concurrence. Outre ce qu’elle qualifie de concurrence déloyale (prix très compétitifs, facilités de paiement des fournisseurs) due aux différences des conditions de travail, l’UGEP reproche aux autorités de laisser les grandes et moyennes surfaces se propager sans cahiers de charges qui auraient permis la réglementation de leur implantation et de leurs activités.

Pourtant, les pouvoirs publics tentent de remettre à niveau les commerçants de proximité, grâce notamment à la mise en place d’un système de labellisation des commerces permettant d’attester de la qualité des produits et des services offerts au sein de ces points de vente via le programme Rawaj. Dans le cadre de ce programme, le MCINT a prévu une enveloppe de 112 millions de dollars US sur la période 2008-2012 : l’Etat avance 2500 dollars pour chaque point de vente qui complète la subvention avec 620 dollars. Cette somme qui devrait permettre aux bénéficiaires de renouveler leurs équipements et de financer une formation sur les techniques de gestion commerciale. Mais le montant exigé des commerçants est encore excessif étant donné leurs chiffres d’affaires assez modiques. A fin janvier dernier, seuls 2 671 points de vente avaient bénéficié de ce programme.

Martin Levalois

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