Tunisie : La situation d’endettement du secteur hôtelier ne s’améliore pas
Selon le secteur bancaire, l’enveloppe totale des engagements des hôteliers serait de 2.69 milliards de dollars US. Et la chute des recettes touristiques attendue pour ce début d’année, qui se situe aux environs de 40%, ne va certainement pas contribuer à l’améliorer de la situation.
Cette dette colossale tirerait son origine de la politique de crédit expansionniste dont le secteur hôtelier, érigé en activité prioritaire, a longtemps bénéficié.
L’ancien régime politique avait en effet ordonné un soutien bancaire démesuré au secteur, ce qui a encouragé ses professionnels à réduire de manière sensible leurs fonds propres pour se rabattre sur les crédits bancaires à long terme largement bonifiés pour le financement de leurs projets. Et, mis à part quelques erreurs de gestion, les hôteliers tunisiens n’ont pas pu se désendetter suite aux nombreuses crises du tourisme mondial qui ont entraîné des baisses d’activités pour le secteur. De nombreuses pistes de solution ont déjà été envisagées. Comme par exemple le programme de restructuration financière des unités hôtelières avant 2012 décidé il y a cinq mois ou encore des travaux de la Commission bilatérale FTH (Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie), STB (Société Tunisienne de Banque) sous la supervision de la Banque Centrale de Tunisie.
Les impayés du secteur hôtelier et de la promotion immobilière sont en tête des créances bancaires non remboursées à ce jour. Le désendettement du secteur hôtelier permettrait à la fois de décongestionner les bilans des établissements de crédit, de renflouer leurs trésoreries et de consolider la viabilité des projets touristiques tout en préservant leur pérennité.