Crise ou pas crise au port de Casablanca ?
Le prolongement de la durée en rade d’une quinzaine de bateaux céréaliers à l’écart du port laisse entrevoir une crise au port de Casablanca. Une hypothèse vivement contestée par l’ANP (Agence Nationale des Ports) et le Ministère de tutelle. Dans un communiqué conjoint, ils ont affirmé que les capacités d’accueil du port, tous trafics confondus, sont loin d’être saturées et que plusieurs postes d’accostage sont disponibles au niveau des quais de commerce.
L’ANP et le Ministère de tutelle expliquent la durée en rade des bateaux céréaliers à l’écart du port par, premièrement, le prolongement de la décision d’exonération des droits de douanes jusqu’au 30 avril 2011 au lieu du 15 avril ; deuxièmement, la sensibilité des politiques d’approvisionnement des importateurs à la fluctuation des prix à l’international et aux avantages fiscaux accordés par l’Etat en fonction de l’année agricole ; et enfin, troisièmement, le nouveau système de « restitution tarifaire par tonne » dont le montant est arrêté pour la quinzaine, sur la base d’une moyenne des cours journaliers de la quinzaine précédente, ce système concentrerait les arrivées de navires céréaliers soit en fin de quinzaine, soit en début de quinzaine.
Néanmoins, les importateurs et l’administration portuaire se renvoient les responsabilités des divers dysfonctionnements du port. Les importateurs soulignent l’incapacité des deux terminaux céréaliers à répondre à leurs besoins, particulièrement en période de tensions sur le trafic. L’ANP, elle, dénonce le refus des importateurs d’orienter les navires céréaliers vers les postes d’accostage disponibles au niveau des quais de commerce. Ces derniers, selon les céréaliers, ne sont pas habilités à recevoir tous les types de navires, ce qui les pousse à transiter par les silos des deux seuls opérateurs privés chargés de la gestion des terminaux céréaliers.