Rwanda: Mort en détention du cerveau du génocide des Tutsis
Présenté comme le cerveau du génocide des Tutsis, le colonel Théoneste Bagosora est décédé samedi dernier dans une clinique de Bamako (Mali), a annoncé l’administration pénitentiaire malienne.
Sa mort a été annoncée sur Facebook par son fils Achille Bagosora. Théoneste Bagosora, 80 ans, est décédé au Mali où il purgeait une peine de 35 ans de prison à Koulikoro avec d’autres personnalités condamnées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) d’Arusha.
En 2008, le TPIR le reconnaît coupable des crimes commis entre les 7 et 9 avril 1994, (dont des viols et des massacres de masse de plus de 800.000 personnes) parmi la communauté des tutsis, de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre au Rwanda.
Arrêté en 1996 au Cameroun où il avait trouvé refuge suite à l’avancée du Front patriotique rwandais de Paul Kagamé, Théoneste Bagosora était un ancien séminariste formé à l’École des officiers.
Il était la plus haute autorité militaire du pays après l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana. Supérieur hiérarchique à l’époque, il est aussi reconnu coupable pour les meurtres de plusieurs personnalités politiques, dont la Premier ministre, Agathe Uwilingiyimana, ainsi que de 10 casques bleus belges de l’ONU.
Condamné à la prison à perpétuité en 2008, sa peine sera réduite à 35 ans à la suite de l’annulation en appel de plusieurs chefs d’accusation. Le 1er avril dernier, sa demande de libération anticipée avait été rejetée.
Théoneste Bagosora était membre de l’Akazu, la «petite maison» en kinyarwanda, un cercle composé d’extrémistes Hutu regroupant des personnalités politiques et économiques du Rwanda.