ONU-Niger : Ocha redoute une crise alimentaire à Tillabéri
La Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) redoute une crise alimentaire d’envergure dans la région de Tillabéri à l’Ouest du Niger, où près de 600.000 personnes sont exposées à l’insécurité alimentaire.
« L’insécurité et les attaques récurrentes des éléments présumés de Groupes armés non étatiques (GANE) ciblant les agriculteurs et les populations civiles auront cette année de graves répercussions sur la situation alimentaire déjà précaire de plusieurs milliers de ménages vivant dans la région de Tillabéri», alerte l’Ocha dans un récent rapport.
Selon la Coordination, cette crise alimentaire qui se profile est due à «l’abandon des champs de cultures et des difficultés d’accès aux marchés» à cause entre autres de l’insécurité qui prévaut dans la région.
Hadjia Sibti, la présidente de l’Association des femmes d’Anzourou, s’inquiétait déjà en septembre dernier. «Ceux qui ont osé aller au champ ont été tués, ils (Ndrl, les assaillants) nous traquent dans les cases et jusque dans les mosquées».
C’est surtout dans le département de Banibangou au nord-est de Tillabéri que la situation est préoccupante d’après la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU, estimant que plus de 79.000 personnes risquent d’être exposées à la faim.
Entre juin et août 2021, souligne Ocha, «plusieurs dizaines de paysans de Banibangou ont été froidement assassinés dans leurs champs par des éléments des GANE». Ce qui a obligé les populations «à abandonner leurs champs».
Selon Ocha, «au 31 août, près de 765.348 personnes ont bénéficié d’une assistance humanitaire dans la région de Tillabéri, qui abrite 101.144 personnes déplacées interne».
Face à la famine qui se profile, l’ONU exhorte le gouvernement nigérien et ses partenaires à prendre «des mesures fortes à la hauteur de l’ampleur de la situation».
