Le verdict de la CIJ sur le litige maritime entre le Kenya et la Somalie, attendu ce mardi
Sollicitée depuis 2014, par Mogadiscio sur le différend maritime qui oppose la Somalie et le Kenya, la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye va pouvoir enfin rendre son verdict, très attendu, ce mardi 12 octobre, dans l’après-midi.
La Somalie accuse le Kenya d’occuper illégalement ses eaux maritimes et pour trancher sur ce litige, elle a sollicité l’arbitrage de la CIJ afin de régler définitivement le dossier de «sa frontière maritime avec le Kenya», «de lui donner une existence géographique et juridique, à l’image de la frontière terrestre entre les deux pays qui remonte, quand à elle, à 1915, à l’ère coloniale».
Il faut préciser que les deux pays ont une conception contraire l’une de l’autre, de leur ligne de démarcation en mer. «Le Kenya, par une proclamation présidentielle de 1979, évolue en dessous d’un tracé latitudinal, dans ce qu’il considère comme son territoire maritime, et se prévaut du «silence» de la Somalie sur le sujet pour dire que ce tracé était accepté de fait – jusqu’à la plainte de la Somalie devant la Cour en 2014», indique-t-on.
La Somalie fait valoir l’argument selon lequel son gouvernement est reconnu et fonctionnel. «Ce qui n’était plus le cas pendant de longues années à partir de 1991», informe-t-elle. Par conséquent, souligne la Somalie, «il est temps de s’entendre sur un tracé net et légal, avec le «tampon officiel» de la Cour internationale de justice de la Haye.
Toutefois, le Kenya a déjà fait savoir qu’il ne reconnaîtra pas le verdict de la CIJ. Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, son ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’en plus «de retirer sa participation à l’affaire en cours, le Kenya (…) s’est également joint à de nombreux autres membres des Nations unies pour retirer sa reconnaissance de la juridiction contraignante de la Cour» de La Haye. Il a affirmé que «le prononcé du jugement sera l’aboutissement d’un processus judiciaire défectueux».
En toile de fond de ce litige maritime, des blocs de gaz offshore, des ressources que le Kenya a déjà cédés aux compagnies pétrolières internationales. Alors que la Somalie estime que ces ressources «lui appartiennent de droit».