Tchad : Des dirigeants de Wakit Tama dans le viseur de la justice
Trois dirigeants du mouvement tchadien «Wakit Tama», Barka Michel, Sitack Yombatina et Martin Félix ont été auditionnés ce lundi 11 octobre par la police tchadienne au sujet des troubles ayant éclaté lors de la marche du 2 octobre dernier.
«C’est une intimidation. Le gouvernement cherche à disloquer notre mouvement. Il veut que nous baissions le ton dans notre engagement. Cela ne nous décourage pas du tout dans ce que nous faisons», estime Kemba Didah Alain, Porte-parole de Wakit Tama.
Le mouvement Wakit Tama rejette le Conseil national de transition et le Parlement provisoire. Il désapprouve aussi la charte de la transition, le gouvernement et le Conseil Militaire de Transition (CMT).
Selon Wakit Tama, il faut inclure dès maintenant dans la charte de la transition, «l’interdiction pour tous les membres de la transition, d’être candidats aux prochaines élections», une position qui semble déranger les nouvelles autorités tchadiennes.
Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement tchadien dénie toute légitimité au mouvement Wakit Tama.
«Quelle est leur légitimité pour exiger certaines choses? Ils n’ont aucune légitimité. On ne peut pas faire le dialogue avant l’heure. S’ils ont des choses à dire, qu’ils viennent le dire au dialogue. Pourquoi veulent-ils faire le débat avant l’heure ?», lance-t-il à l’endroit du mouvement.
Aussi, annonce-t-on que «les avocats Max Loalngar et Koudé Mbaïnaïssem, membres de Wakit Tama, conformément à leur statut, feront de leur côté, l’objet d’une procédure devant le Conseil de l’Ordre des avocats».
La marche pacifique du 2 octobre de la plateforme citoyenne Wakit tama (opposition et société civile) pour réclamer justice et inclusion avait été violemment réprimée par la police.