Attentat Marrakech: les marocains déterminés à poursuivre les réformes
L’attentat terroriste dans la mythique cité touristique de Marrakech, qui a fait au moins 16 morts, a suscité l’indignation et la condamnation unanimes à travers le monde. Cet acte abject n’a pas encore été revendiqué. Mais il sent clairement, de par son timing et sa cible, l’odeur de la déstabilisation. Et ceci à un moment où le pays est engagé dans une réforme politique et constitutionnelle sans précédent qui devrait être bientôt scellée par un référendum.
Loin d’atteindre leur objectif déstabilisateur en frappant un haut lieu du tourisme du pays, les terroristes ont paradoxalement provoqué un élan de solidarité et de détermination des marocains. Ces derniers étant dans leur écrasante majorité habitués à l’ouverture économique et sociale et au pluralisme politique qui caractérise le pays.
Aussi, responsables politiques ou gens de la rue sont intimement convaincus que ce geste, aussi cruel que stupide, ne freinera pas l’élan de réforme qui est engagé pour la modernisation des structures de l’Etat et de la société. Une détermination qui est aussi exprimée par le gouvernement. Pour ce dernier, les réformes sont « une option stratégique qui ne connaîtra aucune interruption », malgré l’attentat terroriste de Marrakech. Pourtant, la presse commence d’ores et déjà à redouter un tour de vis sécuritaire, comme celui qui a suivi les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Un tel repli sécuritaire effacerait les progrès engrangés ces dernières années, estiment-ils. Mais là encore, les autorités se veulent rassurantes. Le gouvernement aura tout simplement à gérer en même temps « la sécurité et la réforme ».
Pour autant, dans l’empressement consécutif à l’ampleur du choc, plusieurs voix dans la presse électronique notamment, crient à la conspiration. Certains instillent l’idée que des milieux conservateurs dans les cercles de l’Etat auraient tout intérêt à organiser l’attentant. Là encore, les pouvoirs publics préviennent contre le piège des terroristes de jeter l’amalgame dans l’opinion, surtout à un moment où les citoyens ont plutôt besoin de faire l’union sacrée contre le terrorisme.
