Mali : Un avion d’Air Côte d’Ivoire au cœur d’un différend financier à Bamako

Mali : Un avion d’Air Côte d’Ivoire au cœur d’un différend financier à Bamako

Un Airbus de la compagnie Air Côte d’Ivoire a été immobilisé ce lundi 22 novembre, à l’aéroport de Bamako, sur instruction du conseil de l’homme d’affaires congolo-malien Oumar Diawara. L’appareil a pu décoller par la suite.

La tentative de saisie de l’appareil fait suite à une menace de Me Yvon Ibouanga, un des conseils de l’homme d’affaires. Ce dernier avait brandi la menace de saisir les avoirs et biens de l’Etat ivoirien à l’étranger au cas où Abidjan ne respecterait pas une décision rendue par la Cour de Justice de la CEDEAO.

Cette Cour avait ordonné «la restitution de 50 hectares de terrains confisqués en 2020 à Oumar Diawara sur décision du tribunal de première instance d’Abidjan, ainsi que de lui verser 1,3 milliard de Franc CFA à titre de dommages et intérêts ».

Le 22 novembre dernier, Oumar Diawara a «bénéficié d’une ordonnance de saisie en application de la décision rendue par l’instance judiciaire de la CEDEAO».

L’affaire qui oppose l’homme d’affaires Oumar Diawara à l’Etat ivoirien remonte à décembre 2016 et juin 2017. A cette époque, le régulateur du marché financier (CREPMF) de l’UEMOA avait ordonné à la Banque nationale ivoirienne (BNI) de «céder l’ensemble de son actif immobilier détenu par le biais de sa filiale Perl Invest au motif que cela ne répondait pas à l’agrément de gestion qui lui a été accordé».

«En exécution de ces injonctions, le Conseil d’Administration de BNI Gestion a décidé de céder ladite filiale. C’est dans ce cadre que la société SIDD dont Oumar Diawara est le patron s’est portée acquéreur de Perl Invest par acte de cession en date du 18 Juillet 2017», apprend-on.

Oumar Diawara a par la suite procédé à l’opération de l’acquisition de la société Perl Invest et a déboursé 2.472.535.103 FCFA dont 1.059.000.000 F.CFA payés comptant et 1.413.535.103 F.CFA «par compensation des fonds payés à BNI Gestion par les souscripteurs des programmes immobiliers».

La suite ne sera qu’un imbroglio judiciaire. Un enchevêtrement de textes juridiques qui a  amené Adama Coulibaly, l’actuel ministre des Finances de la Côte d’Ivoire, à proposer sa médiation afin de trouver une issue à l’amiable. Mais les positions se sont radicalisées.

Martin Levalois

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