Burkina Faso : La coupure de l’internet mobile divise
Les autorités du Burkina Faso ont annoncé ce mercredi 24 novembre, que la suspension de l’internet mobile intervenue samedi 20 novembre, sera prolongée de quatre jours, une décision qui suscite des réactions mitigées parmi les Burkinabès.
La décision de maintenir la coupure de la connexion intervient alors qu’un convoi militaire français qui se rend de la Côte d’Ivoire au Mali, est toujours bloqué sur le sol burkinabè. Aussi, cette décision est-elle motivée par un appel à manifester lancé samedi dernier contre la présence française et la politique sécuritaire du Gouvernement.
«La perte de nombreux de nos éléments des forces de défense et de sécurité, et les appels à manifester semblent créer une situation générale qui fait que nous ne pouvons pas dans cette douleur de nos forces de défense, leur ajouter encore une pression psychologique de maintien de l’ordre», a expliqué Ousseini Tamboura, porte-parole du gouvernement.
«Je pense, a-t-il poursuivi qu’il est de la responsabilité du gouvernement de faire en sorte que nous puissions avoir une situation d’apaisement afin non seulement de rendre hommage mais aussi de faire en sorte que l’ordre public ne soit pas perturbé».
«C’est une dérive autoritaire de fait et quelle que soit la stratégie, elle n’est pas du tout bonne. Nous disons au gouvernement qu’il faut rétablir très vite les communications pour permettre aux gens de se rassurer que nous sommes encore dans un pays de droit», a rétorqué Smockey, Porte-parole du Balai citoyen.
Sur sa page Facebook, le mouvement Balai citoyen a qualifié le pouvoir burkinabè de «prédateur des libertés individuelles et collectives». Dans un communiqué rendu public, les organisations professionnelles des médias qualifient la suspension de l’Internet mobile de «violation flagrante du droit du public à l’information».