Cameroun: Greenpeace dénonce des exonérations fiscales accordées à la société Camvert
Les exonérations fiscales accordées par l’Agence de promotion des investissements (API) à la société Camvert S.A du milliardaire Aboubakar al Fatih, sont décriées par la branche africaine de l’ONG environnementaliste Greenpeace qui fait part de son mécontentement.
L’organisation de défense de l’environnement a fait savoir mardi dans un communiqué, qu’elle n’est pas d’accord avec les avantages fiscaux octroyés à Camvert S.A, pour la simple raison que cette entreprise projette de «raser 60.000 hectares de forêt et détruire par la même occasion les moyens de subsistance des communautés locales peut bénéficier d’exonérations fiscales».
«Cette décision apparaît comme une prime accordée à l’entreprise pour continuer à violer la loi et porter atteinte aux engagements du Cameroun», a fait remarquer Ranece Jovial Ndjeudja, responsable de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique.
Pour ce responsable de Greenpeace Afrique, «c’est tout simplement paradoxal d’augmenter les taxes dans d’autres secteurs, notamment les transferts d’argent via la téléphonie mobile et de donner le privilège à quelques singuliers milliardaires de ne pas s’acquitter de ce devoir».
De son côté, Camvert S.A se défend en arguant que ces exonérations sont issues des «dispositions de la loi de 2013 (révisée en 2017) portant incitations à l’investissement privé au Cameroun».
Un texte qui «octroie aux porteurs de projets des exonérations fiscalo-douanières allant de 5 à 10 ans, aussi bien pendant la phase de construction que de production».
Ce n’est pas la première fois que Greenpeace-Afrique critique la société du milliardaire Aboubakar al Fatih. En septembre 2020, l’ONG internationale a qualifié «d’illégale» le projet de plantation de palmiers à huile. «Camvert viole la loi camerounaise et les normes internationales», avait réagi Greenpeace-Afrique.