‘Médecins sans frontières’ au Cameroun lance un nouvel appel pour la libération de ses collaborateurs
L’ONG «Médecins sans frontières» (MSF) a saisi de nouveau, les autorités camerounaises pour leur demandé la libération de ses quatre collaborateurs détenus dans la région du Sud-Ouest.
«Cela fait quatre mois qu’une infirmière et un ambulancier ont été arrêtés dans l’exercice de leur travail. Ils portaient assistance à un homme blessé par balle», indique MSF.
Les deux (l’infirmière enceinte et l’ambulancier) ont été emprisonnés et mis en cause par les autorités camerounaises pour «complicité de sécessionnisme», selon des précisions officielles.
Leur tort, c’est d’avoir transporté un homme membre d’un groupe armé séparatiste. L’ONG humanitaire assure de son côté «que les deux humanitaires l’ignoraient et rappelle que de toute façon, une ONG d’aide médicale soigne tous les blessés et n’a pas à choisir un camp».
«Nos collègues sont toujours détenus alors qu’ils faisaient seulement leur travail. Même s’ils avaient su son identité, c’est tout de même un patient», rappelle Sylvain Groulx, responsable des opérations pour MSF.
«L’État a la responsabilité d’identifier, de juger et de condamner les criminels ou soi-disant terroristes. Ce n’est pas notre responsabilité. Notre responsabilité, c’est de prendre en charge les patients. Notre responsabilité s’arrête là. Nous n’avons pas à nous substituer à l’État, à ses services de sécurité, pour déterminer qui est ou non un patient», indique-t-il.
«Ce qui est curieux dans cette affaire, le dossier n’avance pas au niveau de la justice. On n’a toujours pas réussi à avoir un interlocuteur au niveau des autorités au niveau de Yaoundé. On demande aussi toujours qu’on nous donne des garanties pour pouvoir continuer notre travail. Malheureusement, nous n’avons toujours pas cet engagement-là», déplore en outre, Sylvain Groulx.
L’ONG «Médecins sans frontières» a suspendu depuis fin mars dernier, ses activités dans le Sud-Ouest du Cameroun.