Le Brésil refuse l’escalade commerciale avec les États-Unis : « Nous ne céderons pas à la logique du conflit »

Brasilia tempère après l’annonce de nouveaux droits de douane américains sur l’acier. Malgré sa position de deuxième fournisseur de ce métal vers les États-Unis, le Brésil prône la désescalade et la défense du multilatéralisme.
La décision de Donald Trump de réintroduire des droits de douane de 25 % sur l’acier importé fait déjà réagir à l’international. Pour le Brésil, directement concerné, la tentation d’une réponse immédiate a été écartée. Le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva opte pour une posture mesurée, refusant toute forme de confrontation commerciale directe avec les États-Unis.
« Le Brésil ne déclenchera pas et ne participera à aucune guerre commerciale. Nous restons des défenseurs convaincus du libre-échange et du dialogue multilatéral », a affirmé mardi Alexandre Padilha, ministre des Relations institutionnelles, à l’issue d’une réunion gouvernementale. Une déclaration qui vise à préserver la stabilité des relations économiques avec Washington, sans ignorer les risques que cette nouvelle politique protectionniste pourrait faire peser sur l’industrie sidérurgique brésilienne.
Un partenaire de poids dans l’acier
Avec plus de 4 millions de tonnes d’acier exportées vers les États-Unis en 2024, le Brésil s’est imposé comme leur deuxième fournisseur, derrière le Canada. Autant dire que les nouvelles barrières tarifaires américaines pourraient avoir un impact direct et immédiat sur le secteur. Pourtant, à Brasilia, pas question de céder à la pression ou de répondre par des mesures de rétorsion.
À la question d’un éventuel relèvement des taxes sur les produits américains en guise de riposte, Alexandre Padilha a été catégorique : « Aucune discussion en ce sens n’a eu lieu au sein du gouvernement. » Une manière d’affirmer que, pour Lula, la diplomatie économique prime sur la logique de l’affrontement. « Le président Lula a toujours été clair sur ce point : une guerre commerciale ne bénéficie à personne, elle ne fait que fragiliser les économies, en particulier celles qui dépendent du commerce extérieur. »
Une posture cohérente avec la politique étrangère de Lula
Cette position s’inscrit dans une ligne constante du gouvernement Lula : éviter les tensions inutiles sur la scène internationale et défendre une approche coopérative dans les relations économiques mondiales. Depuis son retour au pouvoir, Lula a multiplié les messages en faveur d’un ordre international fondé sur la coopération Sud-Sud, la réforme des institutions multilatérales et la promotion d’un commerce plus équitable.
Face à une administration américaine dont les décisions économiques semblent dictées par des considérations électorales et protectionnistes, le Brésil mise sur la diplomatie et le poids de ses exportations. L’objectif : préserver les marchés sans compromettre les principes.