Maroc – CCG: le partenariat stratégique en marche
Les Emirats Arabes Unis (EAU) sont vraisemblablement prédisposés à doper davantage, leur coopération économique avec le Maroc, élu récemment partenaire stratégique du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).
C’est dans ce contexte que le Prince Héritier de l’émirat d’Abou Dhabi, Cheikh Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, a dépêché un émissaire auprès du Roi Mohammed VI, moins d’un mois après la tournée effectuée par le monarque chérifien dans quatre pays du Golfe et en Jordanie. Une tournée focalisée surtout sur le volet économique et qui a permis l’activation de grands projets d’investissements dans le cadre du fonds de soutien de 5 milliards de dollars, débloqué par le CCG au profit du Maroc pour les cinq années à venir, à compter de 2012.
Le Maroc et l’Emirat d’Abou Dhabi s’apprêtent, selon des sources marocaines, à lancer une nouvelle initiative ambitieuse et inédite en matière de formation et d’emplois de compétences marocaines diversifiées dans cet Emirat du Golfe. Ce projet ainsi que d’autres plateformes d’échanges économiques, seront étudiés dans un proche avenir par les autorités des deux Etats.
L’audience accordée par le Roi Mohammed VI à Marrakech, à l’émissaire émirati, Khaldoun Khalifa Al Moubarak, président de l’autorité exécutive de l’Emirat d’Abou Dhabi, s’est articulée sur les perspectives porteuses en termes de coopération économique et sociale entre le Maroc et Abou Dhabi.
Khaldoun Khalifa a fait part au souverain marocain l’entière disposition et l’engagement de l’Emirat d’Abou Dhabi et de ses institutions, à accompagner durablement l’élan de développement que connaît le Royaume chérifien.
Hormis les accords prévus dans le cadre du nouveau partenariat stratégique entre le Maroc et les riches monarchies pétrolière du Golfe, les investissements privés des six pays membres du CCG talonnent déjà ceux de la France, qui était jusqu’à cette date, classée premier investisseur étranger au Maroc.
En 2011, les investissements (IDE) au Maroc, en provenance des pays du Golfe ont augmenté de 51%, au moment où ceux de la France, régressaient de 58,5%. Les Emirats Arabes Unis, à eux seuls, ont porté leurs investissements au Maroc à 4,5 milliards de Dirhams (1 euro = environ 11,15 DH) en 2011, soit une augmentation de 71%, suivis de l’Arabie Saoudite avec 1,6 milliard, triplant ainsi en un an. Au total la région du Golfe a investi 7 milliards de dirhams en un an, alors que le montant des investissements français sont passés de 20,5 milliards de DH en 2010, à 8,5 milliards en 2011. A défaut d’une adhésion en bonne et due forme au club restreint des monarchies pétrolières du Golfe, le Royaume chérifien devrait quand même tirer profit de cette manne pétrolière à l’heure où l’économie de son principal partenaire, l’Union européenne, est provisoirement en panne.