Algérie : un secteur agricole en mutation
Le secteur agricole a enregistré une croissance moyenne de 13.8% par an en Algérie durant les quatre dernières années. C’est la déclaration du ministre de l’agriculture, M. Rachid Benaïssa, ce lundi 18 février.
Selon lui, ces résultats exceptionnels marquent le succès de la politique de renouveau agricole engagée dans le pays et révèlent une dynamique en mesure de réduire la dépendance alimentaire de l’Algérie. M. Benaïssa est intervenu à la radio à l’occasion de l’ouverture d’une grande exposition sur l’agriculture du pays. Pour lui, la politique de renouveau agricole complète les différentes expériences du passé, malgré la divergence des méthodes. Depuis l’indépendance, l’objectif a toujours été constant sous le régime de l’autogestion, de la révolution agraire ou avec les choix actuels. D’abord, se réapproprier les terres. Ensuite, assurer une alimentation saine aux Algériens. Enfin, réduire la dépendance alimentaire.
Comme l’affirme M. Benaïssa, le pays reste encore dépendant des importations mais on n’en reste pas là, la situation évolue aussi bien pour les céréales que pour le lait et la pomme de terre. Atteindre l’indépendance alimentaire, ce n’est pas en un jour, c’est un parcours. Il a cité la consommation de la pomme de terre, qui atteint 103 kg par personne et par an. Il a, en outre, indiqué qu’actuellement, l’Algérien dispose de 2.500 calories par jour, contre 1.300 au lendemain de l’indépendance. Parmi les questions « réglées », il a cité celle du foncier agricole. L’Etat « reconnait » et veut « consolider la propriété privée », alors que les terres de l’Etat sont gérées en con cession pour 40 ans. Mais l’essentiel des terres relèvent des exploitations privées, au nombre de 800.000 exploitations, sur un total de 1.1 millions, a-t-il rappelé. L’Etat a conservé en tout 174 fermes-pilote.
Toutefois, M. Benaïssa a reconnu que le pays a perdu beaucoup de terres agricoles, jusqu’à 150.000 hectares, en raison de l’urbanisation et de l’extension de l’industrie ; mais d’autres sont récupérées aussi, mises en valeur, et le mouvement se poursuit.