Mauritanie : la Banque Centrale mauritanienne inquiète
L’ex-président mauritanien Ely Ould Mohamed Vall dénonce avec tant de tristesse la gestion chaotique de la Banque Centrale de la Mauritanie (BCM). La corruption prend aujourd’hui une grande ampleur de telle sorte la BCM est réduite à « un instrument pour faire main basse sur l’économie ».
Marquée par un système de change occulte et discriminatoire qui profite à quelques personnes utilisées notoirement comme prête-noms, la gestion en place aggrave la pauvreté et le chômage. L’ancien président, un colonel qui a dirigé cette période de transition, se lamente de l’actuelle situation : « Les réformes que nous avons introduites au cours de la période de transition 2005-2007 afin d’assainir la situation de la BCM et de garantir son indépendance ont été remises en cause ». Il rappelle ce qu’il avait mis en place et qui d’ores et déjà est renversé : primo, promulgation en janvier 2007 de nouveaux statuts qui consacrent l’autonomie pleine et entière de la BCM. Secundo, création d’un système d’adjudication de devises libre et transparent qui a permis de juguler le marché noir. Tertio, instauration des procédures de sauvegarde pour assurer l’intégrité des données communiquées aux partenaires financiers. Quarto, audit des états financiers de la BCM ainsi que ses avoirs extérieurs par un cabinet international retenu à la suite d’un processus de sélection concurrentiel. Fâcheusement, tous les progrès réalisés dans la transparence des comptes ont été anéantis. Le bureau d’audit international a exprimé des réserves majeures sur les états financiers de la BCM relatifs aux quatre dernières années. Ce qui révèle une gestion opaque et désastreuse. Gestion anarchique qui a affaibli la monnaie, détruit le tissu économique et ramené le pays des années en arrière.
Au vu de tout ce désordre, l’ancien président appelle à l’œuvre forces politiques du pays et partenaires au développement, en vue d’arrêter la démence des opérateurs économiques et d’arrêter le processus de pillage des ressources publiques. Il fait remarquer que l’avenir du pays est en danger, les actions urgentes s’imposent.