Algérie : Sonatrach, indépendance économique, indépendance politique…et plus…
Sonatrach fait preuve de distinction en Algérie. Réalisant 98% des exportations algériennes, Selle couvre 70% des besoins des ménages ainsi que les besoins d’équipements et de matières premières des entreprises. Sur ce, il est nécessaire de souligner l’importance stratégique de cette entreprise, dont la symbolique se confond avec l’indépendance économique du pays et partant son indépendance politique. Depuis, au moins la guerre en Irak, le simple citoyen a pris conscience de l’importance pour le complexe militaro-industriel des énergies fossiles. Frappés d’une crise économique comparable à la dépression de 1929, ces pays sont prêts à tout pour accaparer, à moindre coût, ces ressources. La Libye, le Mali et d’autres pays se retrouvent sur cette liste des territoires à conquérir. Récemment, un des conseillers de l’ex-président français a eu cette phrase lourde de sens : l’Algérie est un pays dont la superficie est trop grande… Suggère-t-il une partition à l’image du Soudan, un nord et un sud ? Il est évident que s’attaquer à Sonatrach c’est, par effet de ricochet, s’attaquer à la souveraineté du pays, voire à son intégrité territoriale. Les scandales qui ont impliqué ou impliqueraient certains cadres de Sonatrach ou de hauts responsables à différents échelons de l’Etat paraissent minimes. Minimes comparativement aux enjeux géostratégiques qui sont en train de redessiner la carte du marché mondiale de l’énergie. A terme, ces enjeux vont frapper de plein fouet Sonatrach et par voie de conséquence toucher les fondements même de l’économie du pays dans sa globalité.
Notre interlocuteur, Abderrahmane Mebtoul, a raison d’en parler avec conviction. Il a été, entre autres, directeur d’études, conseiller au ministère de l’Energie et Sonatrach. « Un volet du plan de De Gaulle, concernant le pétrole et le gaz au Sahara, a été réactivé. La crise sévère qui frappe ces pays les pousse à ressusciter leurs anciens démons. »