Tunisie : Les négociations du 12 Aout vont-elles aboutir ?
Il était temps pour les protagonistes dans la crise tunisienne de rejoindre la table des négociations afin de mettre fin au déchirement politique qui handicape toutes les institutions. Le chef du parti islamiste au pouvoir, Rached Ghannouchi, doit rencontrer lundi le chef du syndicat UGTT,Houcine Abassi, sous la houlette du président de la Constituante.
Ces discussions auront lieu en présence du président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar. Ce dernier a suspendu la semaine dernière les activités de l’Assemblée Constituante tant que des négociations incluant les forces politiques et socio-économiques n’étaient pas lancées. Et tout cela, en vue de répondre aux revendications des milliers des manifestations qui réclament en plus du départ du gouvernement dirigé par l’ Ennahda,la dissolution de l’Assemblée Nationale constituante. Ces réclamations sont reprises par les acteurs socio-politiques tels que l’UGTT qui est la centrale syndicale, le patronat (UTICA), qui exigent la démission du gouvernement dirigé par Ennhada et proposent la mise en place d’un cabinet avec plus de compétences (les technocrates). L’Ennahda, quant à lui, rejette ces réclamations et invoque la légitimité populaire qu’il a reçue par le biais des urnes.De son côté, le mouvement Tamarod (rébellion), dit avoir recueillis environ 1,6 million signatures réclamant la démission du gouvernement et la dissolution de l’ANC.
Une autre partie d’’opposition, allant de l’extrême gauche au centre droit, quant à elle, n’entend pas négocier avec Ennahdatant que le gouvernement actuel n’est pas dissout. Bien que des les manifestants se rassemblent sans cesse devant l’ANC, on peut dire que l’ampleur de la mobilisation a diminué si l’on compare avec celle du 6 Août. Nonobstant, un grand rassemblement est prévu le mardi qui coïncide avec le jour d’anniversaire de la publication de la loi régissant le statut personnel en vue de rappeler les droits acquis par la femme tunisienne.