Libye: La démission du ministre de l’intérieur affaiblit le pouvoir libyen
Les fissures que présente le pouvoir actuel libyen sont loin d’être pansées. En effet, après le départ de l’ancien ministre de l’intérieur, Achour Chwayed en mai dernier, c’est le tour de son successeur de jeter l’éponge.Mohamed al-Sheikh a présenté sa démission au Premier ministre ce dimanche. Cette situation d’instabilité qui affecte ce poste crucial dans le gouvernement engendrera vraisemblablement une précarité sécuritaire dans le pays.
Sa nomination avait eu lieu en mai dernier, mais Mohamed Khalifa al-Cheikh, ministre de l’Intérieur, n’a pas pu terminer son mandat. Il vient de présenter prématurément sa démission que le premier ministre a acceptée. Quant aux raisons de ce retrait, il avance que ses actions sont souvent bloquées par le premier ministre, Ali Zeidan.Mais, il semblerait que les points de discorde existaient aussi avec ses collègues selon d’autres sources. Il se peut que la gestion de la sécurité à Benghazi soit le motif de son départ. En effet, lui, originaire de Tripoli, n’avait pas, parait-il, « aucune prise sur le terrain ». Ce poste a été récupéré provisoirement par le vice premier ministre, Al- Seddik Abdelkrim.La thèse du dossier Benghazi semble la plus plausible compte tenu d’une situation particulièrement sensible du point de vue sécurité dans la région. Récemment, la population locale a aidé plus de 1 000 détenus à s’échapper d’une prison à Benghazi. Et ce samedi, la sécurité du consulat d’Egypte à Benghazi a été menacée par une attaque à l’explosif blessant un garde.
La Libye vient de faire pratiquement deux ans et demi dans une transition sécuritaire non luisante. Ce qui suscite une déception mêlée de colère dans la population qui peine à vaquer convenablement à leurs occupations quotidiennes.