Le franc-parler du Roi Mohammed VI sur les dysfonctionnements de l’enseignement
Le Roi Mohammed VI du Maroc a dévoilé les quatre vérités sur les dysfonctionnements du secteur de l’enseignement et de l’éducation nationale.
Dans un discours adressé mardi à la Nation, à l’occasion du 60ème anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple, le souverain a ouvertement critiqué la politique adoptée en la matière par l’actuel gouvernement conduit par Abdelilah Benkirane, chef du parti Justice et Développement (PJD–islamiste).
Le monarque marocain reproche aux équipes dirigeantes de changer de programme à chaque début de mandat, alors que l’exécution de tels programmes exige le long terme et la continuité dans l’action.
C’est pour cette raison que le roi Mohammed VI a insisté pour que le secteur de l’éducation ne soit pas enserré « dans un cadre politique stricto sensu, pas plus que sa gestion ne doit être l’objet de surenchères ou de rivalités politiciennes ».
C’est justement le cas de l’actuel ministre de l’Education, Mohamed El Ouafa qui sur la base d’un audit interne commandé peu après sa nomination, a enterré un Plan d’urgence mis en place le 15 janvier 2009, par son prédécesseur, arguant que le dit programme aurait couté aux caisses de l’Etat, le pactole de 3,3 milliards de Dirhams pour de maigres résultats.
Pour le monarque marocain, le gouvernement actuel «aurait dû capitaliser les acquis positifs cumulés » par ses prédécesseurs sur ce « chantier déterminant » au lieu de repartir à zéro en remettant en cause «des composantes essentielles de ce plan, portant notamment sur la rénovation des cursus pédagogiques, le programme du préscolaire et les lycées d’excellence ».
Dans un langage emprunt d’une franchise inhabituelle, le monarque alaouite n’a pas hésité à affirmer que «le secteur se heurte à de multiples difficultés et problèmes, dus en particulier à l’adoption de programmes et de cursus qui ne sont pas en adéquation avec les exigences du marché du travail ». Pourtant le marché souffre d’un déficit en main d’œuvre qualifié au moment où un bon nombre de firmes internationales installées ces dernières années dans le Royaume expriment une forte demande en la matière.
Pour corriger ces dysfonctionnements, le souverain a donc appelé à une halte pour «un examen de conscience objectif» afin de trouver les moyens permettant au secteur éducatif de remplir son rôle de locomotive du développement économique et social.
Le Roi Mohammed VI a également exigé un soutien et un encouragement accrus au secteur de la formation professionnelle compte tenu de la place privilégiés qu’occupent les métiers manuels et les professions techniques sur le marché du travail.