Stratégie de développement de la Bourse d’Alger
Compter 50 entreprises cotées en bourse contre quatre actuellement, tel est l’objectif annoncé par Yazid Benmouhoub, le nouveau et jeune directeur de la Bourse d’Alger. Il compte pour cela soutenir un rythme de sept à huit introductions en Bourse par an.
Il y a quelques jours, le gouvernement algérien a annoncé l’entrée prochaine en Bourse de huit sociétés étatiques parmi lesquelles des cimenteries mais aussi des entreprises aussi connues que Mobilis et le CPA (Crédit Populaire d’Algérie). Yazid Benmouhoub a également révélé la signature d’un accord préliminaire avec des conseillers financiers de la Bourse de Paris. Cet accord doit aider la Bourse d’Alger à préparer l’arrivée d’investisseurs étrangers. D’autres accords avec des bourses étrangères sont prévus pour permettre à la Bourse d’Alger d’acquérir l’expertise nécessaire à l’atteinte de ses objectifs. Au terme de ces cinq années, la capitalisation boursière devrait passer de 190 millions de dollars actuellement à 48 milliards de dollars.
La volonté des autorités algériennes affichée depuis quelques semaines de dynamiser le marché financier algérien est saluée par les experts. Cependant, les objectifs annoncés les laissent dubitatifs, particulièrement en prenant en compte les délais retenus et le fait que l’introduction en Bourse ne pourra se faire que de façon échelonnée pour tenir compte des capacités d’absorption limitées du marché.
La préparation des dossiers d’entrée en Bourse, entre la sélection des sociétés de conseil qui accompagneront les entreprises, l’audit des comptes et la préparation des business plan prévus pour la réglementation, a une durée qui varie entre 8 et 10 mois.Nombre de chefs d’entreprises algériens attendent des autorités du pays qu’ils fassent appel en priorité à l’expertise financière nationale et qu’elles ne favorisent le recours à des banques d’affaires étrangères que quand la Bourse d’Alger s’ouvrira effectivement à des investisseurs étrangers.