Le public de « Mawazine » comblé par un concert blues inédit de B.B. King

Le monstre sacré du « Blues » et du « Rythm’n Blues », B.B. King a comblé, jeudi soir, le public de la scène OLM Souissi, dans le cadre du 9ème festival « Mawazine, rythmes du monde », en le gratifiant d’un concert inédit qui restera gravé à jamais dans les mémoires des mélomanes.

Par Fadwa El Ghazi et Hassan El Amri

Au début du concert, c’est la B.B. King Blues Band qui monte sur scène et commence à jouer. C’est déjà la folie. Le groupe composé de Leon Warren (Guitare), Michael Doster (Basse), Calep Emphrey Jr (Drums), James Toney (Keyboards), Melvin Jackson (Saxophone) James Bolden et Stanley Abernathy (Trompette) a transporté la foule par des morceaux rythmiques et dansants qui n’ont laissé personne indifférent. Mais tout le monde n’attendait que le King.

+A 84 ANS, B.B. KING A ENCORE DE L’ENERGIE A FAIRE DISTILLER+

Dès son apparition sur la scène, la légende vivante du blues a été largement accueillie sous les vivats et les ovations du public venu en dizaines de milliers de personnes, toutes catégories d’âge confondues, assister à ce concert inédit. La figure emblématique du blues a tenu à remercier le public et le Royaume du Maroc qui lui ont réservé un accueil des plus chaleureux pour son premier concert dans le Royaume.

En effet, B.B. King a encore une très grande énergie à faire distiller, malgré ses 84 ans. Portant magistralement sa couronne, le « King » est toujours dans la lumière des projecteurs, chantant et jouant le blues avec une passion incomparable.

D’ailleurs, le temps n’a aucun effet apparent sur lui, sauf celui d’accroître sa popularité et sa musique puisqu’il est plus apprécié et plus adulé que jamais.

A ce propos, il s’est déclaré lors de son point de presse tenu la veille de son concert à Rabat, très optimiste pour l’avenir de ce genre musical, en constatant l’intérêt grandissant pour l’une des premières formes artistiques originales conçues aux Etats-Unis.

B.B. King ne voulant pas entendre parler de retraite ou de dernière tournée, comme l’a fait savoir lors de son point de presse, est aussi vivant que la musique qu’il joue pour le plus grand bonheur des amateurs de blues authentique. Son secret : son amour et sa passion débordante pour sa musique qu’il ressent dans chaque morceau joué. « Soyez vous-même et jouez ce que vous ressentez », a-t-il également réitéré.

+UNE GUITARE NOMMEE « LUCILLE »+

Après les acclamations de la foule, le « Blues Boy » s’est saisi de sa guitare mythique « Lucille », une Gibson au vernis noir volée après avoir été sauvée des flammes causées par une bagarre dans un bar où il se produisait, ainsi que de son micro et la magie commence.

Le son de sa guitare fétiche, gravée de son nom et dont lui seul connaît le secret et la manière commença ainsi à résonner, emportant les fans du blues dans un monde féérique. Assis sur sa chaise, il n’a cessé de danser et de se trémousser, en entonnant des sonorités éternelles de son extraordinaire et riche répertoire, tels « I need you so », « Every day I have the blues », « Key to the highway », « One Kind favor », « Darling you know I love you » et « The thrill is gone ».

Ces tubes, ont été interprétés par le King devant une foule qui a vécu, le temps d’une soirée, un moment de partage inégalable.

Après plus d’une heure de purs moments de bonheur et de plaisir, le King a pris congé du public. Un dernier salut pendant que son groupe continue de jouer. Il quitta la scène en lançant à la foule comme au début de sa prestation inoubliable une poignée de médiators et de médailles frappés de son nom.

Mais sous les acclamations de ses fans, il revient pour les gratifier d’une dernière chanson: « When the Saints Go Marching », une célèbre chanson de gospel américaine, dédiée à la mémoire du jazzman Louis Armstrong.

B.B. KING (Bio Express)

Au fil des années, B.B. King, qui s’est produit, jeudi soir sur la scène OLM Souissi dans le cadre du 9ème festival « Mawazine, Rythmes du monde », est devenu la référence du blues, avec la création de son propre style : un mélange simple de voix et de notes musicales touchant et expressif.

De son vrai nom Riley B. King, B.B. King est né le 16 septembre 1925 à Itta Bena, près d’Indianola dans le delta du Mississippi aux Etats-Unis. Bien plus que marcher sur la voie de son idole T-Bone Walker, B.B. King a su créer son propre son grâce à un toucher inimitable semblant donner une réelle personnalité à sa guitare. Son style a influencé de nombreux bluesman de la génération suivante, tel Eric Clapton ou Mike Bloomfield.

Le Roi du blues a enregistré ses premières chansons en 1947 à Los Angeles pour devenir en quelques années un des plus importants acteurs de la musique R&B, avec des succès tels que « You Know I Love You », « Woke Up This Morning », « Please Love Me », « When My Heart Beats like a Hammer » et bien d’autres.

En 1952, il se classe n°1 des charts avec le tube « Three O’Clock Blue ». En novembre 1964, il enregistre son album live le plus connu « Live at the Regal », au Regal Theater de Chicago (Illinois).

Le crooner invétéré du blues trouve le succès hors du monde du blues avec le titre « The Thrill is gone » en 1969. Il est également reconnu par le monde de la musique rock quand il se produisait durant la première partie des concerts des Rolling Stones pendant leur tournée américaine de la même année.

En 1988, il touche une nouvelle génération grâce à « When Love Comes To Town », avec le groupe U2 sur leur album « Rattle and Hum ».

En 2000, B.B. King enregistre avec Eric Clapton l’album « Riding With the King ». Les années 80 et 90 seront le temps de consécration avec maintes récompenses pour sa mémorable contribution au monde du blues et du rock.

Le Roi du blues compte ainsi à son actif plusieurs Grammy Awards du meilleur disque de blues ainsi qu’une « Presidential Medal of the Arts » de la main du président George H. W. Bush en 1990.

Ayant joué dans plus de 93 pays et comptant à son actif plus d’une cinquantaine d’albums, B.B. King a été classé en 2003, par le magazine « Rolling Stone », 3ème meilleur guitariste de tous les temps après les phénomènes Jimmy Hendrix et Howard Duane Allman.(MAP)

Martin Levalois

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