Sud-Soudan : Requête de HRW d’un embargo sur les armes.
L’ONG Human Rights Watch vient de publier un rapport dans lequel elle exige qu’un embargo total soit imposé sur les armes au Soudan du Sud, afin de mettre fin aux violences dont sont victimes les civils.
Selon HRW, les violences qui secouent ce pays depuis près de huit mois donnent constamment lieu à des actes d’une « extraordinaire cruauté ». Et bien souvent, ce sont les populations civiles qui en pâtissent le plus. Les crimes sont généralement commis sur la base de critères ethniques, signale l’ONG qui évoque entre autres, attaques ciblées, arrestations de masse, meurtres, torture. Ce conflit qui oppose le président Salva Kiir à son rival Riek Machar est dû en partie à de vielles dissensions ethniques.
Pour Skye Wheeler, une responsable de HRW à Juba, la persistance de ces violences est due en grande partie à l’impunité. « Le système judiciaire sud-soudanais est relativement faible, et les autorités n’ont pas l’air de vouloir traduire les auteurs des crimes devant les tribunaux », estime-t-elle.
HRW invite en conséquence la commission récemment mise en place par l’Union Africaine pour enquêter sur les atrocités commises au Sud-Soudan, à se pencher sérieusement sur la question. Cette commission devrait, selon l’ONG, instituer des mécanismes à même de s’assurer que les responsables de crimes soient traduits devant la justice. Mais cette organisation estime qu’il faudrait surtout commencer par imposer un embargo sur les armes. Selon Mme Wheeler, « un tel embargo permettrait d’arrêter le commerce des armes et par conséquent, empêcher de nouveaux abus contre les civils ».
Une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU effectuera au cours de cette semaine, une visite au Soudan du Sud, notamment dans les zones touchées par les violences. HRW espère profiter de cette occasion pour réitérer sa requête à l’endroit de la communauté internationale.