Algérie : Drame mortel dans une rencontre de football
Samedi dernier, Albert Ebossé, footballeur camerounais de la JS Kabylie, est mort après avoir été atteint par un projectile en plein stade. Ce drame montre de la plus triste des manières la violence qui caractérise depuis longtemps le football en Algérie.
L’attaquant n’a pas survécu à un « traumatisme cervical violent », a conclu le professeur Abbas Ziri, directeur de l’hôpital de Tizi-Ouzou où la victime avait été acheminée d’urgence. Tout cela, parce que son équipe a perdu une partie à domicile.
«Depuis des années, la violence s’est installée dans les stades et se propage parfois dans les rues, introduisant un climat de peur d’insécurité dans nos cités», a mentionné dans ses colonnes le journal El Watan. Pour cet organe de presse, il ne s’agit que des conséquences de la guerre civile qui a enflammé l’Algérie durant les années 90. Ce quotidien a également accusé les islamistes d’avoir « entraîné la jeunesse algérienne dans l’épouvante et l’horreur » et s’en est pris au « pouvoir qui ne veut pas la heurter de front tant qu’elle le laisse piller tranquillement les richesses du pays ».
Dans le même ordre d’idées, les autorités algériennes n’ont pas été épargnées par le quotidien Liberté, qui a estimé que « le seul souci de l’Etat est d’éviter que cette jeunesse fasse de la politique, qu’elle s’exprime dans la rue contre sa politique ».
De son côté, le psychiatre Mahmoud Boudarène déplore que « la violence soit devenue ordinaire en Algérie », ajoutant qu’ « elle est nourrie par la misère, le chômage, le manque de loisirs, la hogra (abus de pouvoir) et l’injustice sociale » et, aussi, par « un régime qui a usé de la brutalité pour réprimer toute manifestation politique ou sociale ».
A son avis, l’Algérie ne peut pas organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2017 alors que le pays envisage de présenter sa candidature. Cet évènement sportif majeur devait normalement se dérouler en Libye mais qui a déclaré être dans l’incapacité de l’abriter.