Egypte : Sissi toujours en état de grâce
Cent jours après son accession au pouvoir, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi profite plus que jamais du triple soutien de l’armée et du peuple égyptiens ainsi que de ses alliés du Golfe qui lui permettent de gouverner en toute quiétude.
Abdel Fattah al-Sissi s’est fixé comme objectif de sauver le pays, c’est-à-dire rétablir la stabilité économique, redresser l’économie et restaurer la sécurité et le rayonnement diplomatique. Le gouvernement s’est engagé à développer les énergies renouvelables, à regagner la confiance du secteur touristique, à relancer l’industrie et à créer d’ici la fin de l’année un environnement légal incitatif pour attirer les investisseurs étrangers. Le tombeur de l’islamiste Mohamed Morsi ne recule devant rien pour atteindre ces objectifs.Le principal sacrifice est celui de la démocratie. Le PLJ (Parti de la Liberté et de la Justice), la branche politique des Frères musulmans qui a remporté tous les scrutins depuis 2011 a été dissoute et le mouvement des Frères musulmans interdit.
Dans l’atteinte de ses objectifs, le gouvernement Sissi peut toujours compter sur le soutien de ses alliés du Golfe, Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Koweït, qui lui ont apporté 20 milliards de dollars en échange de sa répression du mouvement des Frères musulmans qu’ils veulent neutraliser.
Mais les pleins pouvoirs d’Abdel Fattah al-Sissi devraient prendre fin à l’issue des législatives prévues avant la fin de l’année qui mettront un terme au processus de transition après l’adoption de la Constitution et la tenue de la présidentielle. Le Parlement qui sortira de ce scrutin aura un pouvoir qu’il n’a jamais eu auparavant et pourra superviser le gouvernement. Cependant le peuple qui a pratiquement mandaté Abdel Fattah al-Sissi pour renverser Mohamed Morsi, montre des signes d’exaspération comme devant les récents délestages d’envergure à répétition.
