Mauritanie : La Banque Centrale Mauritanienne menacée de destruction
C’est un véritable danger pour la Mauritanie que de détruire sa Banque Centrale. La Générale de Banque de Mauritanie (GBM) s’inquiète de la situation et lance un cri d’alarme. Plus importante banque d’affaires du pays, la GBM dénonce vivement les pratiques de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) et fait part de plusieurs recommandations, dans une déclaration publiée dimanche. Le PDG de la GBM qui est aussi détenteur de l’une des plus grosses fortunes de Mauritanie, dresse une liste d’actes posés par le gouverneur de la BCM, actes que l’on pourrait qualifier de destructeurs. Il est inquiétant que l’institution de régulation monétaire soit réduite en un instrument aux mains du pouvoir, pour régler des comptes aux banques et aux opérateurs qui refusent de se plier à l’arbitraire et à l’injustice. Cela fait quelques semaines, la BCM en contradiction avec ses propres textes, prive la GBM de l’accès aux devises, aux dépôts des entreprises publiques et parapubliques, d’une participation normale au jeu de la compensation, de la gestion de ses propres comptes. On est en présence d’un véritable paradoxe : Le gouverneur de la BCM et certains membres du gouvernement ont donné instruction aux entreprises publiques et privées, mauritaniennes et étrangères, de retirer leurs dépôts de la GBM. Pourtant, les comptes courants de cette dernière auprès de la Banque centrale étaient créditeurs (monnaie nationale et devises et bons du Trésor confondus) de plus de 60 millions de dollars américains. Confronté à une telle situation, le PDG de la GBM appelle ses clients titulaires de comptes créditeurs à prendre contact avec ses avocats pour rentrer dans leurs fonds.
On signale que depuis plusieurs semaines, les entreprises du Groupe BSA (banque, télécommunications, ciment, gaz, etc.) sont dans le collimateur des Impôts et de la Banque Centrale de Mauritanie. L’opposition mauritanienne et la presse privée dénoncent les abus du pouvoir qui menacent de détruire un opérateur économique national. Le gouvernement mauritanien ferait mieux de prêter attention aux interpellations.