Human rights watch interpelle le gouvernement ivoirien sur les rackets
Plus de 340 milliards FCFA (567 millions de dollars US), c’est le coût que la Côte d’Ivoire a payé en 2014, pour les rackets ou extorsions de fonds sur les routes ivoiriennes par les forces de l’ordre.
C’est le constat d’une étude financée par la Banque mondiale et réalisée par l’Ecole nationale supérieure de statistique et de l’économie appliquée (ENSEA), dont les conclusion ont été saisies par l’ONG Human Rights Watch (HRW) pour inviter le gouvernement ivoirien à revoir sa stratégie pour « lutter contre l’extorsion aux barrages routiers dressés par les forces de sécurité qui constitue un grand problème en Côte d’Ivoire ».
Dans un communiqué publié ce mercredi 29 juillet, HRW estime que le phénomène reste récurrent, quatre ans après que le gouvernement du Président Alassane Ouattara ait pris l’engagement d’y mettre fin.
«Le gouvernement ivoirien devrait relancer ses efforts pour lutter contre l’extorsion aux barrages, qui porte atteinte à la liberté de mouvement et au droit de propriété des conducteurs et des résidents», interpelle Human rights watch. Elle juge que l’impact des mesures prises est limité.
La grande majorité des personnes interrogées a déclaré que l’extorsion a diminué à Abidjan et sur les grandes routes parcourues par les hommes d’affaires et investisseurs étrangers, mais reste généralisée sur les routes secondaires dans les zones rurales.
« Le problème est particulièrement grave dans le Nord, où Human rights watch et dans l’Ouest qui possède une concentration relativement élevée des forces de sécurité, compte tenu des risques d’incursions et de criminalité transfrontalières », explique l’organisation de défense des droits humains. Selon ses propres investigations, Human Rights Watch affirme que dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire le racket se produit à des barrages non autorisés occupés par des policiers, des gendarmes et des soldats.
« Il y a eu peu d’enquêtes sur les agents de niveau supérieur impliqués dans l’extorsion ainsi qu’un manquement de poursuites systématiques pour des cas impliquant des agents subalternes des forces de sécurité », précise le rapport.
En 2012 cette forme de corruption sur la voie publique a coûté 369,6 milliards F CFA (616 millions de dollars US) au pays.