Algérie : La surfacturation des importations nourrit le trafic de devises
La surfacturation des produits et services importés par l’Algérie, permet aux opérateurs du commerce extérieur de transférer illicitement des devises vers l’étranger, a affirmé ce dimanche, le ministre algérien du Commerce, Bekhti Belaïb.
Selon Belaïd, 30% du montant global des importations du pays, sont concernés par cette forme de fraude. Cette surfacturation « a énormément renchéri le coût des importations », a déclaré le ministre, qui fait observer que le « surcoût est de l’ordre de 30% du montant global des importations ».
Pour finir avec cette pratique illégale, le gouvernement algérien a décidé de mettre en place, des licences pour « rationaliser les importations dans une conjoncture difficile marquée par la baisse des prix du pétrole », a indiqué Belaïb.
« Ce sont souvent les nationaux qui sont impliqués dans les transferts de devises », en créant des sociétés écran à l’étranger et en s’attribuant le statut de vendeurs et acheteurs, a précisé le ministre, affirmant que ces transferts ont pris « une ampleur inquiétante » pour l’économie algérienne.
La surfacturation est la principale source de fuites de devises en Algérie, a-t-il fait remarquer, expliquant qu’elle « permet à des opérateurs qui créent leurs propres sociétés à l’étranger d’augmenter le prix d’un produit et de payer grâce à un transfert de devises pour alimenter leurs propres comptes ».
L’Algérie comptait 300.000 importateurs en 2012 sur 760.000 entreprises recensées qui s’alimentent en devises auprès de la Banque d’Algérie, a précisé le président d’une association patronale, Mohand Saïd N’Ait Abdelaziz.
L’Algérie qui compte près de 40 millions d’habitants, achète à l’étranger notamment des biens d’équipements, des matières premières, des produits alimentaires et des médicaments. En 2014, le pays a importé pour 60 milliards de dollars.