L’économie du Sénégal plombée par le Port de Dakar
Des importateurs et transitaires sénégalais dénoncent des cas de fraudes massives au port de Dakar, plombant l’ensemble de l’économie du Sénégal, ont déploré jeudi à Dakar, l’Union sénégalaise des entreprises de transit et de transport (USETTA) et l’Union nationales des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS).
Ces deux entités réunies au sein d’une interprofession ont déclaré au cours d’une conférence de presse, avoir constaté une fraude à grande échelle sur plusieurs milliards FCFA sur les quittances de liquidation des droits et taxes sur les marchandises perpétrée par un faux agent du trésor public.
« Les administrations sénégalaises veulent tout mettre sur le dos des transitaires tout en sachant que les quittances sont hors de leur champ de compétence », a dénoncé Etienne Sarr, le vice-président de l’interprofession qui revendique plus de 78.000 membres. « Ils ne peuvent ni les générer, ni les valider. De surcroît, de tels actes ne peuvent être faits sans la responsabilité directe de la Douane et/ou du Trésor public », a-t-il ajouté.
L’interprofession a relevé d’autres problèmes relatifs au management du système informatique avec le GIE Gaindé (plateforme de dédouanement de la douane sénégalaise). La prestation informatique douanière (PID) est passée de 500 FCFA à 9500 FCFA par déclaration, alors que la même déclaration est soumise à d’autres taxes et paiements : 10 000 FCFA pour tout document généré par le système (déclaration préalable d’importation, attestation d’importation et autorisation de changes), se plaigne les membres de l’interprofession qui décrient également le système de facturation des containers de 20 pieds.
Selon Ibrahima Lô, secrétaire général de l’UNACOIS, il est appliqué une surcharge de 50% au-delà d’un poids de 15 tonnes, alors que la contenance inscrite sur un container de 20 pieds est de 28,230 tonnes maximum.
Cette pratique est spécifique au Port de Dakar, a-t-il regretté. « Il est extrêmement urgent, a prévenu Ibrahima Lô, de rétablir l’autorité du ministère du commerce au risque de remettre en cause la compétitivité du port de Dakar et par ricochet la qualité de l’environnement des affaires au Sénégal ».